Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Après dix ans d’absence, l’ancien président Laurent Gbagbo est depuis le 17 juin 2021 de retour en Côte d’Ivoire. Un retour au bercail rendu possible par la confirmation de son acquittement en appel à la Cour Pénale internationale (CPI), où il était détenu et poursuivi depuis 2011 pour des violences postélectorales.
Ce retour a un double enjeu partisan et national, comme l’explique le politologue et écrivain Geoffroy Julien Kouao. Il pourrait marquer, à l’en croire, le début de la bataille de la présidentielle de 2025.
« Au niveau partisan, Gbagbo va vite mettre fin au bicéphalisme qui fragilise le FPI (Front populaire ivoirien). La présence d'Affi N'guessan à l'aéroport pour accueillir Laurent Gbagbo prend valeur d'allégeance. Sur le plan national, au-delà de la rhétorique de la réconciliation nationale, le retour de Gbagbo marque le début de la bataille de 2025. Toute la météo politique sera alimentée par les stratégies des trois grands dans la perspective de l'élection présidentielle», note-t-il lors d'un entretien avec l'Agence Anadolu.
Pour Honorat De Yedagne, ancien directeur de Fraternité matin (quotidien gouvernemental), Laurent Gbagbo «va s’essayer à rééquilibrer le jeu politique en ramenant la balle au centre».
« Depuis la crise postélectorale de 2011, la Côte d’Ivoire était sous cloche car gouvernée par la peur et la justice des vainqueurs... Gbagbo de retour d’un exil qui ne dit pas son nom va s’essayer à rééquilibrer le jeu politique en ramenant la balle au centre. Ce qui aurait pour conséquence une revitalisation de la vie démocratique et du débat public. Fini donc l’ancien monde avec son débat à sens unique », a-t-il confié à l'Agence Anadolu dans un entretien.
Réconciliation, le mot magique
Pour le journaliste et patron de presse, Alafé Wakili, les enjeux de ce retour peuvent être évalués au niveau humain, mais aussi au niveau de la réconciliation.
« La réconciliation. C’est là l’enjeu. On peut penser qu’elle dépend de Laurent Gbagbo, mais il ne faut pas compter sur lui pour faciliter la tâche au Président Alassane Ouattara et au Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la Paix (RHDP). C’est à eux de faire preuve d’imagination. On est en politique. Laurent Gbagbo ne se vendra pas moins cher, même s’il n’a pas envie de faire de la politique», a-t-il soutenu, dans un échange avec Anadolu.
Dans la même veine, le parti d'opposition, PDCI-RDA dirigé par le Président Henri Konan Bédié, estime que «l’implication du Président Laurent Gbagbo peut constituer un tournant décisif dans la consolidation du dialogue politique engagé par les Présidents Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara»
Dans cette perspective, le parti de Bedié affirme, dans un communiqué, que, pour une véritable réconciliation entre les fils et filles de la Côte d’Ivoire, après les deux décennies inutilement perdues, en raison du climat de division et de méfiance engendré par les crises et conflits à répétition, « le temps est venu de procéder à la libération de tous les prisonniers politiques et militaires et de permettre à tous les exilés de rentrer chez eux, sans craindre d’être inquiétés».
Pour Koné Katinan, porte-parole de l’ex-président revenu au pays, l’enjeu de ce retour pour son mentor s’inscrit dans la recherche de la paix.
Les Ivoiriens n’ont «pas d’autre choix que d’aller jusqu’au terme de ce chemin. Pour sa part, il a inscrit irréversiblement son retour dans la recherche de la paix», a dit Koné Katinan, dans une note.
Source : AA