« L’Europe et la Russie s’éloignent l’une de l’autre », estime le chef de la diplomatie européenne

De retour de Moscou, Josep Borrell a fait part de son inquiétude face à l’attitude des autorités russes. Il appelle les Vingt-Sept à « en tirer les conséquences », qui pourraient inclure des sanctions.

De retour d’un déplacement à Moscou, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a fait part dimanche 7 février de son inquiétude face au refus des autorités russes d’engager un dialogue « plus constructif » avec l’Union européenne (UE).

« C’est regrettable et nous devrons en tirer les conséquences, fait valoir l’Espagnol dans un message relayé sur son compte Twitter. Il appartiendra aux Etats membres de décider des prochaines étapes, et oui, celles-ci pourraient inclure des sanctions. »

Les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept doivent de réunir le 22 février pour faire le bilan de la mission effectuée par M. Borrell, du 4 au 7 février, et décider des suites à donner à la fin de non-recevoir opposée par le Kremlin à la libération de l’opposant Alexeï Navalny, et à l’expulsion de trois diplomates de l’UE.

« Nous devons agir aujourd’hui »

La décision d’imposer des sanctions doit être décidée à l’unanimité sur une proposition des Etats membres. Le chef de la diplomatie de l’UE ne peut rien proposer. Il peut seulement en faire la recommandation, ce qu’il fait dans le compte rendu de sa mission.

« Je suis rentré à Bruxelles avec de profondes inquiétudes quant aux perspectives de développement de la société russe et aux choix géostratégiques de la Russie », détaille dans son message Josep Borrell.

« Ma rencontre avec le ministre [des affaires étrangères russe, Sergueï] Lavrov, et les messages envoyés par les autorités russes au cours de cette visite ont confirmé que l’Europe et la Russie s’éloignent l’une de l’autre », soutient-il.

« Il semble que la Russie se déconnecte progressivement de l’Europe et considère les valeurs démocratiques comme une menace existentielle. »

M. Borrell, dont la visite a Moscou a fait l’objet de critique, justifie sa mission par la nécessité de « rencontrer les autres dans leur propre pays, juste au moment où des événements négatifs se produisent ». Et d’arguer que cela permet de mieux évaluer la situation et les mesures qui pourraient en découler. « Je préfère cela à rester réactif et à attendre que les choses se passent. Si nous voulons un monde plus sûr pour demain, nous devons agir aujourd’hui avec détermination et être prêts à prendre des risques », conclut-il.

Source: Le Monde avec AFP

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