L'armée libyenne a annoncé, jeudi, le retrait de ses forces à une distance de 5 kilomètres au sud de la route côtière reliant la partie Est de la Libye à sa partie Ouest .

C'est ce qui ressort de deux déclarations distinctes accordées à l'Agence Anadolu par le général de brigade Ibrahim Beit al-Mal, et par le porte-parole de la salle des opérations de libération de « Syrte - Al-Jafra » (relevant de l’armée), Abdelhadi Darah.

La route côtière "Misrata - Syrte", reliant l'est à l'ouest du pays, est une route commerciale importante, fermée depuis l'attaque perpétrée par la milice du général à la retraite Khalifa Haftar contre la capitale, Tripoli en 2019.

"Nous avons retiré nos forces à une distance de 5 kilomètres au sud de la route côtière", a ajouté Beit al-Mal, expliquant que "cette annonce est conforme à l'accord de la Commission militaire mixte libyenne 5+5".

Le 12 novembre, la Commission militaire mixte a annoncé un accord pour évacuer la route côtière sur une distance permettant le passage en toute sécurité des civils et faire sortir les mercenaires et les combattants étrangers de cette zone, dans le but de les rassembler à Tripoli et Benghazi en vue de leur expulsion.

Un membre de la Commission militaire mixte libyenne 5+5 (qui comprend 5 membres du gouvernement libyen légitime et 5 autres membres de la milice du général putschiste Khalifa Haftar), Mokhtar al-Naqassa, a expliqué à l'Agence Anadolu que "la distance convenue lors de la réunion de Syrte pour ouvrir la route côtière, comme première étape de l'accord, ne dépasse pas 5 kilomètres au sud de cette même route".

De son côté, Darah a déclaré, "Après l'inauguration par le Premier ministre (Abdulhamid Dbeibeh) de la réouverture de la route côtière, la salle des opérations de libération de « Syrte - Al-Jafra » passera la main au ministère libyen de l'Intérieur pour assurer la sécurité et la gestion des points de contrôle de ladite route.

Il a souligné que "la milice de Haftar refuse de rouvrir la route de son côté, sans justifier sa décision par des arguments convaincants et solides".

Mardi, la Commission militaire mixte a déclaré par voie de communiqué que la route côtière "nécessite des travaux urgents", suite à quoi une entreprise compétente a été contactée à cet effet et la Commission suivra de près le déroulement des travaux".

La Libye, pays riche en pétrole, a enduré pendant des années un conflit armé. Avec le soutien de pays arabes et occidentaux, la milice du général à la retraite, Khalifa Haftar, composée de mercenaires et de combattants étrangers, disputait à l’ancien gouvernement libyen, internationalement reconnu, la légitimité et l’autorité sur le pays.

Une sortie de crise se profile en Libye depuis que le gouvernement d’unité nationale et le nouveau Conseil Présidentiel ont pris leurs fonctions le 16 mars 2021, pour conduire le pays aux élections législatives et présidentielle prévues le 24 décembre prochain.

Source : AA