Dispersion de manifestants près de la Maison Blanche : une juge rejette une plainte contre Trump

L’organisation de défense des droits civiques ACLU accusait l’ex-président d’avoir eu recours à « un usage illégal de la force » pour cibler des « personnes noires » qui manifestaient.

Une juge américaine a rejeté lundi 21 juin les plaintes d’associations de défense des droits civiques visant l’ex-président Donald Trump et des membres de son administration. Ils étaient accusés d’avoir ordonné la dispersion brutale de manifestants pacifiques près de la Maison Blanche l’été dernier en plein mouvement Black Lives Matter (« les vies noires comptent »).

La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU accusait Donald Trump mais aussi les anciens ministres américains de la justice et de la défense, William Barr et Mark Esper, d’avoir eu recours à un « usage illégal de la force » pour cibler des « personnes noires » qui manifestaient pacifiquement, dans le seul but de libérer le champ de l’église St. John, bâtiment emblématique situé en face de la Maison Blanche, pour que le président républicain puisse y être photographié, Bible en main, le 1er juin 2020.

Les images de militants du mouvement Black Lives Matter dispersés par la police à l’aide de gaz au poivre avaient fait le tour d’Internet, déclenchant une vive polémique aux Etats-Unis, secoués à l’époque par des manifestations antiracistes sans précédent provoquées par la mort de l’Afro-Américain George Floyd.

Possibilité de réclamer une indemnisation

La juge fédérale de Washington, Dabney Friedrich, a cependant estimé que les preuves manquaient pour établir une volonté de nuire. « Les accusations des plaignants quant à un préjudice physique sont trop hypothétiques », a-t-elle écrit dans sa décision. Elles « ne montrent pas suffisamment d’événements, de discussions ou de documents faisant état d’un accord ou d’une volonté commune des accusés en vue de porter atteinte aux droits des plaignants sur la base de leur appartenance à un groupe spécifique », a ajouté la juge.

« Cette décision donne au gouvernement fédéral l’autorisation d’utiliser la violence, notamment la violence létale contre des manifestants, tant que les autorités prétendent agir dans le but de protéger de la sécurité nationale », a réagi Scott Michelman, de l’organisation ACLU. La juge Friedrich a toutefois laissé aux associations la possibilité de réclamer une indemnisation auprès de la ville de Washington, du District de Columbia, et de la ville d’Arlington.

Source : Le Monde avec AFP

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