L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Les États-Unis « préparent » de nouvelles sanctions contre Moscou, qu’ils accusent d’avoir empoisonné l’opposant russe Alexeï Navalny, a annoncé dimanche le conseiller de Joe Biden à la sécurité nationale, Jake Sullivan. « Nous sommes en train de préparer une autre série de sanctions à appliquer dans cette situation », a-t-il indiqué à la chaîne américaine CNN, quatre jours après le sommet à Genève entre le président américain et son homologue russe, Vladimir Poutine.
Alexeï Navalny, à la tête de la principale formation d’opposition à Poutine, avait été transféré dans le coma dans un hôpital de Berlin en août 2020 après un empoisonnement en Russie, qu’il impute au Kremlin. Il est resté près de six mois en convalescence en Allemagneet a été arrêté à son retour en Russieen janvier. Il est depuis incarcéré et Washington exige sa libération.
« Nous avons déjà sanctionné la Russie pour l’empoisonnement d’Alexeï Navalny », a affirmé Jake Sullivan dimanche. « Nous ne l’avons pas fait seuls, nous avons rallié nos alliés dans un effort collectif pour [sanctionner] l’utilisation d’un agent chimique contre un de leurs citoyens sur le sol russe », a-t-il ajouté.
Le 2 mars, quelques jours après l’incarcération de M. Navalny dans une colonie pénitentiaire à l’est de Moscou, Washington avait sanctionné sept hauts responsables russes. Il s’agissait des premières sanctions prises à l’encontre de la Russie par Joe Biden depuis son arrivée à la Maison-Blanche fin janvier. Mais l gouvernement Biden est sous pression du Congrès américain pour aller encore plus loin.
« Actions illégales »
La diplomatie russe a déploré cette annonce du conseiller à la sécurité nationale et a menacé d’une riposte russe. « Les actions illégales des États-Unis ont toujours été suivies d’une réponse légitime de notre part. Il est étrange que certaines personnes à Washington aiment tourner en rond et être confrontées sans fin aux mêmes obstacles », a écrit sa porte-parole, Maria Zakharova, sur son compte Telegram.
Elle a estimé que les nouvelles sanctions contre la Russie pourraient être liées au projet Nord Stream 2, le gazoduc qui doit relier la Russie à l’Allemagne. Le 19 mai dernier, au nom de leur amitié avec l’Allemagne, les États-Unis avaient renoncé à imposer des sanctions contre la principale société participant à la construction du gazoduc qui est pratiquement achevée. Mais ils avaient décidé de mesures contre des sociétés russes.
Juste avant le sommet russo-américain à Genève le 16 juin, le président Joe Biden avait aussi lancé un avertissement au sujet du principal opposant à Vladimir Poutine. La mort de Navalny « ne ferait que détériorer les relations avec le reste du monde. Et avec moi », avait-il dit.
Lors de leur rencontre mercredi, Joe Biden et Vladimir Poutine ont affiché leur souhait d’apaiser les tensions, tout en restant avares d’annonces concrètes. Sur le sort de l’opposant Alexeï Navalny, M. Poutine a simplement déclaré : « Cet homme savait qu’il violait la loi en vigueur en Russie. »
Retour des ambassadeurs
La bonne volonté mutuelle des deux dirigeants se traduit par le retour des ambassadeurs des deux pays à Washington et à Moscou. Ils avaient été rappelés pour consultation. L’ambassadeur russe à Washington, rappelé en mars pour des consultations, s’est envolé dimanche pour les États-Unis où il reprendra son poste, un aboutissement du sommet entre Joe Biden et Vladimir Poutine mercredi à Genève.
« Étant donné les résultats de la rencontre entre les deux présidents, je compte sur un travail constructif avec mes collègues américains pour construire des relations sur pied d’égalité et pragmatiques », a-t-il déclaré à l’agence Ria Novosti.
L’ambassadeur américain à Moscou, John Sullivan, a de son côté annoncé qu’il serait « bientôt » de retour en Moscou et a évoqué « la stabilité stratégique, les droits de la personne, une relation stable et prévisible avec la Russie » comme axes de travail.
Les relations diplomatiques entre Moscou et Washington s’étaient dégradées rapidement après l’entrée en fonction en janvier de M. Biden, qui reproche notamment à la Russie des cyberattaques en série et son ingérence électorale aux États-Unis. Conséquence : en mars, la Russie a rappelé Anatoli Antonov après des déclarations de M. Biden ayant comparé M. Poutine à un « tueur ». L’ambassadeur américain, John Sullivan, avait annoncé un mois plus tard qu’il retournerait à Washington pour des consultations, ce que le Kremlin avait réclamé.
Source : AFP