RDC : Tshisekedi interdit aux diplomates tout déplacement en dehors de Kinshasa sans autorisation préalable

Suite à l'assassinat, lundi, de l'ambassadeur d'Italie

Le président congolais, Félix Tshisekedi, a décidé d'interdire les déplacements des ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques en dehors de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) sans autorisation préalable des autorités.

Embarrassé par le meurtre de l’ambassadeur d’Italie, Luca Attanasio, de son garde du corps et d’un conducteur du programme alimentaire mondial (PAM) dans une embuscade attribuée, lundi, aux rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) au nord de la ville de Goma (Est), Tshisekedi a présidé mardi, au Palais de la nation, un conseil de sécurité spécial avec la ministre des Affaires Étrangères et le Vice-ministre de la Défense et tous les responsables policiers et militaires liés à la sécurité du pays.

Selon Marie-Thérèse Tumba Nzeza , la ministre des Affaires étrangères qui s'est adressée aux médias après la réunion , « les ambassadeurs et autres responsables des représentations ne peuvent plus quitter Kinshasa pour l'intérieur du pays sans en informer le chef de la diplomatie congolaise et les services compétents ».

« l'engagement ferme a été pris pour renforcer la sécurité dans les zones rouges, c'est à dire les parties de la RDC considérées comme à haut risque » a-t-elle déclaré.

En plus de l’autorisation des autorités de Kinshasa, les diplomates devront se signaler auprès des autorités des entités qu’ils visitent, selon la même responsable.

« Le conseil de sécurité va mettre tout en œuvre pour dénicher les commanditaires de ce crime crapuleux et leurs complices intellectuels », a-t-elle ajouté, affirmant que des experts de Kinshasa seront dépêchés à Goma pour renforcer l’équipe des enquêteurs.

Avant de présider le conseil de sécurité, Félix Tshisekedi est allé consoler l'épouse de l'ambassadeur italien, Zakia Attanasio, et ses trois filles, au centre-ville de Kinshasa.

Le corps du diplomate Italien et son garde du corps ont été rapatriés dans l’après-midi à Rome à bord d’un gros porteur italien de l’armée de l’air qui a atterri à Goma dans la matinée.

Le pape François a envoyé un message de condoléances au chef de l'Etat italien, Sergio Mattarella, déplorant « l'attentat tragique ». qui a coûté la vie à trois personnes.

Le souverain pontife a salué « les qualités humaines et chrétiennes » de l'ambassadeur de 44 ans et l’a qualifié avec son garde du corps de « serviteurs de la paix et du droit ».

Mis en cause, les rebelles des FDLR, repliés dans l’Est de la RDC depuis 1994 et considérés comme étant trop actifs dans la zone de l’embuscade qui a coûté la vie aux trois personnes dont le diplomate, ont nié être impliqués. Ils ont demandé, dans un communiqué parvenu à Anadolu, aux autorités congolaises et à la MONUSCO (Mission de l'ONU en RDC) de « faire toute la lumière sur les responsabilités de cet ignoble assassinat au lieu de recourir à des accusations hâtives ».

Ils ont affirmé que le convoi de l'ambassadeur a été attaqué « dans une zone dite des +trois antennes, près de Goma sur la frontière avec le Rwanda non loin d'une position des FARDC (Forces armées de la RDC) et des (...) Forces rwandaises de Défense" (armée rwandaise).

Pour les FDLR, la responsabilité « de cet ignoble assassinat est à rechercher dans les rangs de ces deux armées ».

Source : AA

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