Russie : Moscou face à une nouvelle flambée de Covid

Pour juguler la propagation du virus, le maire de la capitale russe a décrété une semaine chômée et quelques restrictions sanitaires. Mais pas de nouveau confinement. La campagne de vaccination, elle, est toujours laborieuse.

La Russie connaît une nouvelle flambée de cas de Covid. Leur nombre a augmenté d'un tiers en une semaine, passant à près de 15.000 par jour. Avec, comme lors de la première vague l'an passé, Moscou en principal foyer de contamination : dans la capitale, le nombre de nouveaux cas a doublé en sept jours, frôlant les 8.000, soit plus de la moitié du total national.

« Il est impossible de ne pas réagir », a prévenu samedi Sergueï Sobianine, le maire de Moscou. Pour endiguer la propagation du virus, il a décrété une semaine chômée jusqu'au 20 juin. Il a également ordonné la fermeture des aires de jeux pour enfants et appelé les employeurs à privilégier le télétravail. Mais pas de confinement. Magasins et restaurants restent ouverts. Seule restriction : interdiction de servir entre 23 et 6 heures.

Loin du confinement du printemps 2020, les autorités n'ont imposé aucune restriction sanitaire stricte depuis l'été dernier . Elles ont misé sur la stratégie de l'immunité collective : le virus circule ; la population se vaccine et gagne en autodéfense ; les malades sont isolés et soignés ; les médecins maîtrisent les traitements. Cela avait semblé efficace. Mais la Russie est désormais rattrapée par la réalité d'une nouvelle vague du virus et de ses variants. « Les médecins disent qu'il y a beaucoup de patients gravement malades », a reconnu Sergueï Sobianine, s'inquiétant de la hausse des cas chez « des personnes d'âge moyen et même jeunes ». Alors que la mairie a annoncé la réouverture d'hôpitaux de campagne pour les cas de Covid, les hôpitaux de ville ont commencé à libérer des lits.

Un tiers des Russes prêts à se faire vacciner

Les nouveaux malades sont durement touchés car peu ont été vaccinés. Le fait est là, tout en paradoxe : si avec Spoutnik-V, la Russie a été l'un des premiers pays au monde à disposer d'un vaccin désormais homologué dans près de 70 pays, la campagne de vaccination y reste laborieuse. Les Russes préfèrent attendre. Depuis décembre, à peine 18 millions d'entre eux, soit environ 12 % de la population, ont reçu au moins une des deux doses du vaccin. Loin donc de l'objectif de 60 % du Kremlin pour assurer l'immunité collective.

La campagne de vaccination est plombée par la défiance. Seul un tiers de la population serait prêt à se faire vacciner. Paradoxalement, ce sont les Russes les plus critiques du Kremlin qui sont convaincus par la nécessité de se protéger du virus, et qui ont donc tendance à se faire injecter les deux doses du Spoutnik-V. Au contraire, la majorité favorable au régime se montre réticente malgré l'omniprésente communication publique en faveur des vaccins. Nouvelle initiative lancée par la mairie de Moscou : une loterie avec en jeu, pour les nouveaux vaccinés, cinq voitures d'une valeur de 11.000 euros par semaine.

Source : Les Echos

 

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