RDC : le sénat adopte en seconde lecture le projet controversé de loi de réforme de la CENI

Sur les 109 sénateurs que compte le Sénat congolais, 95 ont voté vendredi à l’unanimité, le projet de loi modifiant et complétant la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Les reformes contenues dans ce projet sont contestées par l’opposition et la société civile.

La loi consacre une commission électorale dirigée par un délégué des confessions religieuses.

Selon l’esprit du texte, le bureau de la prochaine CENI, l’organe de gestion, sera composé de 7 membres dont 1 pour la société civile, 4 pour la majorité présidentielle et deux pour l’opposition, selon ce texte dont l’agence Anadolu dispose d’une copie.

La plénière qui est l’organe de délibération de la CENI, sera composée de 15 membres dont six délégués par la majorité au pouvoir, 4 par l’opposition et 5 par société civile dont fait partie les confessions religieuses.

Les églises catholique et protestante, les deux plus grandes confessions religieuses en RDC, ont désapprouvé ces réformes, dans une déclaration conjointe parvenue à Anadolu. Elles ont exigé un bureau de la CENI composé uniquement par ses délégués et une égalité des forces face aux politiques dans la pléniçère où majorité et opposition (10 délégués) peuvent écraser les 5 délégués de la société civile en cas de vote.

Elles ont, dans leur déclaration conjointe, attiré l'attention des députés et sénateurs « sur la nécessité de mettre en place un cadre juridique qui promeut la tenue des élections libres, inclusives, transparentes, démocratiques et honnêtes en 2023, afin de consolider la cohésion nationale et la stabilité des Institutions ».

Dans la même déclaration, protestants et catholiques appellent le « peuple » à la « défense de sa souveraineté ». Les Nations Unies ont réclamé, début juin, une CENI « dépolitisée » alors que le camp au pouvoir juge « impossible » de dépolitiser une institution politique par nature.

« Comment comprendre qu’une institution chargée d’organiser des joutes éminemment politiques soit elle-même apolitique ? », s’est interrogé vendredi lors d’une plénière Mboso Nkodia, Président de l’assemblée nationale.

Les opposants Martin Fayulu et Adolphe Muzito, qui menacent de mobiliser dans la rue contre cette loi « taillée sur mesure afin de préparer la fraude électorale », ont déjà appelé à des discussions pour un consensus autour du texte de réforme de la commission électorale.

Le Président Félix Tshisekedi a annoncé son intention de briguer un deuxième quinquennat.

Source : AA

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