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- Le 22 Novembre 2024
Descendus dans les rues de plusieurs villes, les manifestants exigent la fin de la répression policière et des politiques publiques plus solidaires face à l’impact économique de la pandémie de Covid-19.
La crise politique et sociale qui secoue le pays depuis la fin avril continue de mobiliser les Colombiens. Des milliers de personnes protestaient de nouveau, mercredi 9 juin, contre le président Ivan Duque, en Colombie, où des manifestations d’une ampleur inédite ont fait des dizaines de morts et alors que les négociations avec le gouvernement ne progressent pas.
Descendus dans les rues de plusieurs villes, les manifestants exigent notamment la fin de la répression policière et des politiques publiques plus solidaires en raison de l’impact économique de la pandémie de Covid-19, qui a plongé 42 % des cinquante millions d’habitants du pays dans la pauvreté.
« Nous avons besoin de perspectives, que l’éducation, la santé, soit un droit et pas un privilège ! », s’enflamme Sofia Perico, une lycéenne de 15 ans, venue manifester en famille devant un hôtel du centre de la capitale où une délégation de la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH) tient ses réunions. « Nous voulons un changement de politique sociale, de politique économique (…), le peuple n’en peut tout simplement plus », renchérit le professeur Dernir Galvis, un autre manifestant.
Violents affrontements avec les forces de l’ordre
La crise sociale, qui a éclaté le 28 avril contre un projet de hausse des impôts (qui a été retiré depuis), se traduit par des manifestations quasi quotidiennes d’importance diverse, des barrages routiers, affectant notamment le sud-ouest du pays, et de violents affrontements avec les forces de l’ordre. La communauté internationale a dénoncé les excès et les abus des policiers, ce qui a motivé la visite de la CIDH du 6 au 10 juin.
A Bogota, des indigènes ont en outre tenté de renverser les statues de Christophe Colomb et de la reine Isabelle la Catholique, situées sur une avenue menant à l’aéroport international El Dorado. « Nous voulons ici dénoncer ces crimes contre l’humanité d’il y a plus de cinq cents ans, qui continuent à être commis aujourd’hui. Les façons de gouverner et de réprimer le peuple restent les mêmes », a déclaré Edgar Velasco, un Amérindien de 36 ans, qui protestait près des statues dont les abords étaient bouclés par la police.
Le président conservateur Duque a annoncé, dimanche, une réforme de la police axée sur le respect des droits humains, mais s’est attiré des critiques quant à la portée limitée des mesures promises.
Plus de soixante personnes, dont deux policiers, sont mortes depuis le début des manifestations, selon les autorités et le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits. De son côté, l’ONG Human Rights Watch a assuré, mercredi, avoir reçu des « dénonciations crédibles » concernant trente-quatre morts, dont vingt apparemment dues à la police, parmi lesquelles seize causées par des balles tirées dans l’intention de « tuer ». Près de 2 400 civils et policiers ont par ailleurs été blessés en près d’un mois et demi de protestations, selon un bilan du ministère de la défense.
Source : Le Monde avec AFP