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- Le 22 Novembre 2024
Le partenariat devrait permettre de répondre aux besoins financiers nécessaires pour la reconversion des entreprises et la collecte des déchets plastiques
Le Rwanda envisage un partenariat public-privé comme nouvelle approche pour éliminer complètement les plastiques à usage unique dans le pays, selon des responsables.
Le pays d'Afrique de l'Est a promulgué, en 2019, une loi interdisant les plastiques à usage unique et avait accordé un délai aux entreprises pour leur permettre de liquider progressivement leurs stocks, de passer à de nouveaux modèles commerciaux de production de plastiques à usage unique pour l'exportation, ou de se lancer dans la production de produits alternatifs pour remplacer ceux en plastique.
La loi comporte une liste de plastiques à usage unique qui sont actuellement interdits au Rwanda dans un souci de protection de l'environnement.
Il s'agit notamment des bouteilles d'eau en plastique, des bouteilles de soda, des pailles, des matériaux d'emballage alimentaire et des sacs en plastique.
Elle recommande également un programme de collecte des plastiques dans lequel les entreprises du secteur devront mettre en place des moyens de collecte des déchets en plastique afin de réduire les décharges publiques.
La législation prévoit une amende de 50 000 francs rwandais (environ 50 dollars) pour les particuliers qui jettent des déchets plastiques dans les espaces publics et de 5 millions de francs rwandais (4 965 dollars) pour les entreprises qui ne s'adaptent pas à une gestion appropriée des déchets.
- Pourquoi un partenariat ?
Selon l'Autorité rwandaise de gestion de l'environnement (REMA), le partenariat public-privé devrait permettre de répondre aux besoins de financement pour la reconversion des entreprises et la collecte des déchets plastiques auprès des grandes entreprises telles que les industries des boissons.
"Le partenariat abordera de manière globale les questions liées au plastique à usage unique, notamment la collecte, le recyclage et le traitement", a déclaré Juliet Kabera, directrice générale du REMA.
Kabera a souligné la nécessité de coopérer dans la lutte contre les déchets de matières plastiques et les plastiques à usage unique.
Le partenariat entre l'Office rwandais de gestion de l'environnement et la Fédération du secteur privé, lancé dans le cadre des activités marquant la Journée mondiale de l'environnement de cette année, sera mis en œuvre dans le cadre d'un projet quinquennal de gestion durable des plastiques à usage unique.
Dans le cadre de ce partenariat, quelque 706 000 dollars seront collectés auprès du secteur privé pour lutter contre les matières plastiques nocives.
Kabera a déclaré que la collaboration vise à fournir une solution durable, par laquelle le secteur privé soutiendra les efforts de financement - assurant la collecte, le traitement et le recyclage des plastiques à usage unique, tandis que REMA fournira le soutien technique nécessaire et sensibilisera à la gestion des déchets.
Le REMA souligne qu'un plan approprié de gestion des déchets permettra de lutter contre le changement climatique et de garantir un air pur en réduisant les émissions de carbone.
Le Rwanda a promis de réduire ses émissions d'au moins 16 % d'ici à 2030.
Selon Faustin Munyazikwiye, directeur général adjoint du REMA, la loi est claire et plusieurs alternatives sont recommandées, comme le verre pour remplacer les bouteilles d'eau potable en plastique, et les pailles en bambou pour remplacer celles en plastique.
Il n'en demeure pas moins qu'un nouveau projet de loi a été proposé, interdisant l'importation de nouveaux stocks de matières plastiques bannies.
Une fois adoptée par le Parlement, la législation imposera une taxe sur les marchandises importées emballées en plastique, une taxe qui a été conçue pour assurer la collecte et la gestion des emballages en plastique importés.
- Les plastiques à usage unique toujours sur le marché
Une récente évaluation sur le terrain réalisée par REMA avant l'échéance de septembre 2021 pour l'élimination progressive des plastiques nocifs, a montré que de nombreux commerçants étaient au courant de cette échéance et avaient commencé à ne plus acheter de plastiques à usage unique.
Certains commerçants ont cependant conservé sur leurs rayons des stocks de plastiques à usage unique que leurs clients continuaient d'acheter.
Ainsi, dans les supermarchés et les boucheries de Kimironko et Remera, dans la banlieue de Kigali, les inspecteurs ont trouvé en vente des gobelets et des pailles en plastique importés.
"On nous a dit que certains de ces plastiques ne sont pas nocifs. C'est pourquoi nous continuons à les importer. Nous avons besoin que la loi soit claire parce que nos patrons continuent d'importer ces produits pour les vendre", a déclaré Theogene Niyigena, un directeur de supermarché.
- Les entreprises locales parviennent à une solution
Pendant ce temps, les principaux fabricants et importateurs de plastiques à usage unique ont conclu un accord avec Coped Rwanda, une entreprise locale de gestion et de recyclage des déchets, pour commencer à gérer les plastiques à usage unique, les collecter et les recycler en matériaux de construction.
Paulin Buregeya, directeur général de Coped Rwanda, a déclaré que l'accord sera mis en œuvre en deux phases. La première phase consiste à collecter les bouteilles en plastique dans des différents centres de Kigali et à les transformer en matériaux de construction, et la seconde phase concerne le recyclage.
La collecte des déchets coûte environ 80 000 dollars, tandis que la transformation des bouteilles en plastique collectées en matériaux de construction est encore à l'étude, mais elle est évaluée à environ 2 millions de dollars, selon Buregeya.
Il a précisé qu'ils ont commencé par les grandes entreprises de boissons qui utilisent de grandes quantités de bouteilles en plastique pour leurs emballages.
Les échantillons de déchets plastiques collectés jusqu'à présent, dans le cadre de la première phase, seront transformés en matériaux de construction, tels que des carrelages, des pavés et des tuiles.
"Dans cette phase, il est prévu de recycler entièrement les bouteilles en plastique en de nouvelles bouteilles et de les vendre sur le marché en respectant les normes ou de fabriquer de nouveaux matériaux d'exportation tels que des fibres et des fils de tissu pour les marchés chinois et indiens", a ajouté le directeur général de Coped Rwanda.
Et de préciser qu'ils ont consacré une année entière à des recherches sur la gestion des déchets de PET (bouteilles faites de polyéthylène téréphtalate) et ont découvert que seules les bouteilles en PET échappent aux installations de recyclage, alors que les autres ont différentes options de recyclage.
En effet, l'interdiction a donné naissance à de nouvelles idées d'emballage, et environ cinq nouvelles entreprises de recyclage ont vu le jour pour transformer les plastiques bannis en d'autres matériaux utilisables.
Les cure-dents, par exemple, qui étaient auparavant emballés dans des étuis en plastique, sont désormais emballés dans de petites boîtes en papier par une entreprise locale.
Les entreprises de gestion des déchets ont été chargées de réfléchir à différentes options pour les sociétés utilisant des PET, a indiqué Buregeya.
Le Rwanda est le premier des 34 pays africains à imposer une interdiction des plastiques à usage unique sur le continent.
Source : AA