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- Le 22 Novembre 2024
L’ancien président américain a donné samedi son premier discours télévisé depuis des mois, lors de la convention du parti républicain de Caroline du Nord.
Flirtant avec une nouvelle candidature présidentielle en 2024, Donald Trump, banni des réseaux sociaux, a donné samedi 5 juin son premier discours télévisé depuis des mois en avertissant que la « survie de l’Amérique » dépendait d’une victoire républicaine lors des élections parlementaires l’an prochain.
Si l’ancien président américain a retrouvé sa musique de campagne, le ton était plus posé, plus contenu devant les quelque 1 200 personnes invitées à la convention du parti républicain de Caroline du Nord que lors de ses célèbres grands meetings.
A la faveur d’un discours fleuve d’environ une heure trente tenu à Greenville, dans le sud-est des Etats-Unis, le milliardaire âgé de 74 ans a de nouveau effleuré, sous les applaudissements de l’assistance, l’idée d’une candidature en 2024, « une année qu[’ il] attend avec impatience ».
Et a répété ses allégations infondées de fraude électorale massive lors de la présidentielle de novembre 2020. « Cette élection restera dans l’histoire comme le plus grand crime du siècle », a lancé celui qui n’a toujours pas explicitement reconnu la victoire de son successeur démocrate, Joe Biden, près de cinq mois après avoir quitté la Maison Blanche. Dans le public, une femme portait une casquette avec le message : « Trump a gagné ».
L’Amérique « humiliée »
Banni des réseaux sociaux depuis l’assaut meurtrier du Capitole mené le 6 janvier par ses partisans, qui dénonçaient le « vol » de l’élection, le milliardaire n’avait pas prononcé de discours télévisé depuis février. Malgré ce silence, il reste toujours aussi influent chez les républicains, et, se posant en faiseur de rois, distribue, par voie de communiqués quotidiens, ses soutiens électoraux pour les élections parlementaires des midterms (les élections de la mi-mandat de novembre 2022) ou les critiques au vitriol de ses ennemis.
« La survie de l’Amérique dépend de notre capacité à élire des républicains à tous les niveaux, en commençant par les midterms l’année prochaine », a-t-il déclaré. Immigration clandestine « à des niveaux record », « entreprises pillées par des cyberattaques étrangères », prix de l’essence « qui explose » : M. Trump a dépeint une image calamiteuse du début de mandat de Joe Biden. « L’Amérique est méprisée et humiliée sur la scène mondiale » et s’incline « devant la Chine », a-t-il par ailleurs déploré.
Le 45e président des Etats-Unis a aussi repris d’autres grands sujets populaires chez les républicains tels que la défense du droit de port d’arme ou l’« endoctrinement » supposé des écoliers dans les écoles publiques où l’on parle du racisme – deux sujets qui ont généré des applaudissements.
Le public est en revanche resté silencieux lorsque M. Trump s’est dit « très fier » d’avoir acheté pour « plusieurs milliards de dollars de vaccins avant même [de savoir] s’ils fonctionnaient ». « Nous avons sauvé des millions et des millions de vies », a-t-il martelé, sans susciter de réaction. Les Etats-Unis affichent le plus lourd bilan au monde, avec près de 600 000 morts du Covid-19.
Très proche de sa famille, l’ex-président a un instant laissé la place à sa belle-fille Lara Trump pour annoncer que, après des mois de rumeurs, elle ne se présenterait finalement pas pour un siège au Sénat américain.
Atout électoral
Le magnat de l’immobilier a aussi pointé du doigt les « procureurs de la gauche radicale à New York », alors qu’un grand jury y a été mis en place en mai en vue de déterminer les charges qui pourraient peser contre M. Trump ou son groupe.
Malgré le traumatisme de l’attaque du Capitole et la théorie soutenue par M. Trump – démontée maintes fois par les tribunaux – d’une fraude électorale, rares sont les républicains qui se sont distanciés de lui. Car beaucoup le voient encore comme un atout précieux pour les élections de mi-mandat, au cours desquelles ils espèrent reprendre le contrôle du Congrès – une influence inédite pour un président américain vaincu au terme d’un seul mandat. Le sombre bilan de sa gestion de la pandémie et « un discours dangereux ne suffisent apparemment pas aux républicains pour rompre avec un président perdant », a taclé un porte-parole du parti démocrate, Ammar Moussa.
Accusé par la Chambre des représentants d’« incitation à l’insurrection » lors de l’assaut du Capitole, Donald Trump avait été acquitté par le Sénat en février au terme d’un second procès en destitution, faute de voix suffisantes du côté républicain.
Volontiers provocateur, M. Trump avait lâché vendredi que, « la prochaine fois » qu’il serait à la Maison Blanche, il n’inviterait pas le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, outré qu’il est d’avoir vu son compte sur le réseau social être suspendu pendant deux ans – une décision sans précédent. Egalement banni de Twitter, l’ex-président a encore épinglé le patron de Facebook samedi : « On ne peut pas laisse ce genre d’individu mener notre pays. » Quant à un retour sur la plate-forme ? M. Trump n’est « pas vraiment intéressé »…
Source : Le Monde avec AFP