Mexique : des élections de mi-mandat lourdes de conséquences

Les électeurs définiront le paysage politique qui caractérisera le reste du mandat de Lopez Obrador

Les Mexicains voteront, dimanche, pour ce qui est qualifié d'une des plus importantes élections de leur histoire. Ils se prononceront pour désigner les 500 députés qui constituent la totalité des membres de la chambre basse.

Les gouverneurs de 15 des 32 États du pays se feront également élire. Et, plus de 20 000 postes locaux seront pourvus.

Les élections de mi-mandat remodèleront la carte politique qui a dominé ces trois dernières années et définiront le sort des dernières années de mandat du président Andres Manuel Lopez Obrador.

Plus de 93 millions de citoyens ont le droit de voter, soit 4 millions de plus que lors des précédentes élections de 2018, où le nombre d'électeurs inscrits était de 89 millions.

Selon l'institut de sondage Occulus, le MORENA, parti au pouvoir de Lopez Obrador, est en tête des intentions de vote avec 41 % de réponses favorables parmi les Mexicains sondés.

Au niveau des États, MORENA devrait remporter neuf des 15 gouvernements d'État et conserver la majorité à la chambre basse, où il dispose de plus de 60 % des sièges.

Le groupe d'opposition en deuxième position est une alliance entre les plus grands projets politiques du pays qui ont précédemment gouverné le Mexique - le parti PRI et le PAN - une coalition créée pour mobiliser les électeurs opposés à un gouvernement MORENA.

Cette coalition recueille 34 % des intentions de vote.

L'essentiel de sa campagne a porté sur la surreprésentation de MORENA au Congrès.

Le gouvernement d'Obrador a pu, jusqu'à présent, faire passer des lois, des budgets de dépenses publiques et des initiatives sans rencontrer une réelle opposition.

L’homme d'affaires Jorge Gonzalez Marquez estime que la coalition de l'opposition est le meilleur choix à faire ce dimanche.

"Nous devons renforcer l'opposition, créer un contrepoids ou équilibrer les décisions qui sont prises à la Chambre des députés. Les Chambres sont le principal enjeu. Bien plus que les sièges municipaux, c'est au Congrès que se trouve le véritable pouvoir", a-t-il déclaré.

Mais le ressentiment national à l'égard des gouvernements précédents est toujours présent dans l'esprit de la plupart des Mexicains. Les scandales de corruption demeurent ancrés dans les mémoires, poussant les intentions de vote vers le populiste MORENA.

Erick Jonathan Velazquez Salas est membre du PAN dans l'État de Mexico mais il soutient le candidat MORENA pour la mairie de Metepec.

La coalition entre son parti et le PRI n'est pas à la hauteur des idéaux démocratiques que représente son affiliation politique.

"Ils ne font qu'un contrepoids axé sur les intérêts, pas un véritable contrepoids basé sur les idéaux. La vérité est que le Mexique ne progressera pas sans propositions concrètes. Ce que le président dénonce tous les jours à propos de cette structure de pouvoir constituée par le PRI et le PAN, ils l'ont confirmé", a déclaré Velazquez Salas.

À ses yeux, la coalition de l’opposition représente une politique dépassée, dans la mesure où le PRI a maintenu son pouvoir en nommant des alliés à des postes politiques plutôt qu'en laissant les électeurs élire des candidats.

"Nous sommes des gens qui viennent d'en bas, des classes modestes, nous avons travaillé, et nous venons du peuple. Aujourd'hui, MORENA nous ouvre les portes pour conquérir ces hautes fonctions politiques", a-t-il déclaré.

Le taux d'approbation de Lopez Obrador est supérieur à 50 %. La pandémie de coronavirus et ses conséquences économiques n'ont pas remis en cause sa popularité.

Une réaction énergique de l'opposition pourrait toutefois faire prendre un chemin différent à son gouvernement.

Source : AA

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