L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Les sanctions américaines avaient été suspendues en 2015, puis rétablies en avril, face à la répression des manifestations en faveur de la démocratie par le pouvoir biélorusse.
La Biélorussie a annoncé, jeudi 3 juin, ses mesures de riposte contre Washington, après l’entrée en vigueur de nouvelles sanctions américaines. « Nous ne pouvons pas laisser sans attention cette démarche inamicale », a ainsi déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères biélorusse, Anatoli Glaz, dans un communiqué. Jeudi, des sanctions économiques américaines sont devenues effectives à l’encontre de neuf entreprises publiques de l’ancienne république soviétique.
Les mesures de riposte comprennent notamment la « réduction du personnel diplomatique, administratif et technique » de l’ambassade des Etats-Unis à Minsk et « le durcissement de la procédure de délivrance des visas » biélorusses, selon le communiqué. Le pays a également retiré l’autorisation de travailler sur son territoire à l’Agence américaine pour le développement international, précise-t-il.
Les sanctions américaines contre neuf entreprises publiques biélorusses ont été réimposées en avril à la suite de la répression des manifestations en faveur de la démocratie et prenaient effet jeudi. Dans la foulée d’élections contestées en 2006, Washington avait interdit toute transaction avec ces sociétés. Le Trésor américain avait ensuite suspendu ces sanctions en 2015 en saluant certains progrès, mais le gouvernement américain avait averti, fin mars, que cette suspension pouvait ne pas être renouvelée lors de la prochaine échéance.
« Ce sont des actions illégitimes qui vont à l’encontre du droit international et visent à faire pression sur un Etat souverain », a dénoncé M. Glaz, estimant que ces sanctions allaient frapper essentiellement « des citoyens biélorusses ordinaires ». La semaine dernière, Washington a annoncé élaborer avec l’Union européenne des sanctions supplémentaires contre le pays, après le déroutage, le 23 mai, par Minsk d’un avion commercial et l’arrestation d’un opposant politique qui était à son bord.
A Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a confirmé que Minsk avait fait connaître ces décisions, qui « prendront effet le 13 juin ». « Malheureusement, ce sont les autorités de Biélorussie qui ont fait que nos relations en sont arrivées là, avec leur répression incessante et croissante contre leurs citoyens », a-t-il estimé.
L’ambassadeur américain à Minsk a été rappelé à Washington en 2008 à la demande des autorités biélorusses, après la mise en place des sanctions américaines visant le président, Alexandre Loukachenko. Depuis, la mission diplomatique américaine est dirigée par un chargé d’affaires. Une ambassadrice des Etats-Unis, Julie Fisher, est bien entrée en fonctions en début d’année, mais elle n’a toujours pas pu se rendre en Biélorussie. « L’ambassadrice Fisher va continuer à soutenir les aspirations démocratiques du peuple de Biélorussie et va continuer à dialoguer avec lui à l’extérieur [du pays], y compris avec les dirigeants du mouvement prodémocratie, les professionnels des médias, les étudiants et d’autres membres de la société civile pour leur apporter notre soutien », a encore assuré M. Price devant la presse.
M. Loukachenko a fait face à des manifestations inédites et extrêmement massives après sa réélection controversée à un cinquième mandat en août 2020. Refusant toute concession, il a fait arrêter ou envoyé en exil la plupart de ses opposants et dénonce des manifestations pilotées par l’Occident pour le renverser.
Source : Le Monde avec AFP