Toyota annonce pour la première fois une baisse de sa production
- Le 31 Octobre 2024
Le gouvernement aura la lourde tâche de redonner confiance aux acteurs économiques, tout en consentant des réformes de fond pour instaurer un nouveau modèle de croissance.
À l’issue d’une année 2020 pour le moins chaotique, le gouvernement reste confronté à de nombreux défis ; le plus important étant la reprise économique, car la panne peut déboucher sur une crise sociale insurmontable.
Le pays connaît un ralentissement économique sans précédent, dû, entre autres, à la panne politique de 2019, à la rechute des cours du brut dès le début de l’année 2020, combinée à un choc pandémique d’une rare violence, mettant des pans entiers de l’économie sous “respiration artificielle”.
Tout au long de 2019 et 2020, la confiance des investisseurs et des opérateurs économiques s’est érodée, en l’absence d’actions d’envergure de nature à remettre la machine économique en marche.
Le gouvernement va devoir redonner confiance aux acteurs économiques, pris en tenailles entre l’absence de réelles perspectives sur le court terme et un défaut de réformes de fond censées projeter l’économie sur un nouveau modèle de croissance.
À l’issue d’une année 2020 marquée essentiellement par un usage, probablement excessif, des leviers de politique monétaire, les principaux chantiers de réformes sont plus que jamais d’actualité, tant il est vrai que les urgences, vieilles de plusieurs années déjà, sont constamment remises à plus tard.
L’impact de la pandémie n’a fait qu’accroître les incertitudes, dont les sources remontent à la mi-2014, année durant laquelle le marché pétrolier a connu un spectaculaire retournement de situation.
Alors que la rentabilité du baril de Brent s’érodait dangereusement, le stock en dinars cumulé par le FRR (Fonds de régulation des recettes pétrolières), estimé à environ 5 000 milliards de dinars en 2014, s’est évaporé en deux années, alors que les réserves de changes — indice de solvabilité — chutent d’un plus haut de 193 milliards de dollars à la mi-2014 à moins de 50 milliards de dollars actuellement.
Signe d’une crise financière évidente, les déficits budgétaire et courant caracolent respectivement à près de -2 800 milliards de dinars et 14,2% du PIB, ce qui équivaudrait à 20 milliards de dollars, soit les ratios les plus élevés de ces 10 dernières années.
La rechute des prix du pétrole amorcée dès le début 2020 a montré les limites des palliatifs administrés jusqu’ici par les différents gouvernements qui se sont succédé à la manœuvre.
Face aux difficultés engendrées par le double choc coronavirus-chute des cours pétroliers, le gouvernement n’a de choix que de prendre le taureau par les cornes et assumer pleinement ses responsabilités face à une situation qui vire désormais au rouge.
Avec le double choc coronavirus-chute des cours pétroliers, le gouvernement se trouve devant un dilemme de taille : rigueur budgétaire versus politique volontariste au bénéfice des entreprises et de la croissance.
Inutile de disserter sur les capacités financières du pays qui réduisent substantiellement la marge de manœuvre d’un gouvernement qui semblait prendre option en faveur des outils de politique monétaire plutôt que de s’investir pleinement dans les réformes de fond, dont certaines sont forcément difficiles mais inévitables.
Dans sa dernière note de conjoncture, la Banque d’Algérie a souligné à juste titre la nécessité d’efforts d’ajustement soutenus, notamment budgétaires, pour rétablir la viabilité de la balance des paiements et limiter l’érosion des réserves officielles de changes.
Ces efforts auxquels n’a cessé d’appeler la Banque centrale et les institutions de Bretton Woods consistent en des réformes structurelles de nature à diversifier les sources de financement, à mieux gérer les finances publiques et l’allocation des ressources, à libérer le potentiel de croissance hors hydrocarbures et à diversifier l’offre domestique et les exportations de biens et services.
Certes, la pandémie fait renoncer nombre de pays à l’orthodoxie budgétaire aux fins de libérer la croissance, mais il est question, pour le gouvernement, d’un exercice d’équilibriste à mettre en œuvre, entre les impératifs de la conjoncture, se rapportant à soutenir l’économie et les entreprises, et la nécessité de réformes structurelles à mener sans délai afin de diversifier le modèle de croissance et assainir les finances publiques.
L’heure est carrément aux mesures de rupture. Notamment après une année blanche qui aura aggravé les vulnérabilités et accru les incertitudes macroéconomiques, faute d’actions et d’ajustements de fond.
Source : liberte-algerie