Le Président colombien, Ivan Duque, a donné des ordres à l'armée de se déployer dans les artères du département de Valle del Cauca (ouest) et sa capitale Cali, suite à la mort de 4 manifestants dans des affrontements avec la police.
Les victimes ont péri lors des manifestations de protestation contre le projet de loi de la réforme fiscale, qui se poursuivent depuis un mois. Des milliers de manifestants ont investi les rues dans les ville de Medellin, Cali, Baranquilla, Cartagena et Bucaramanga ainsi que celles de la capitale Bogota.
Dans un message télévisé diffusé tard vendredi, Ivan Duque a déclaré : "A partir de cette nuit, l'armée va prêter main forte à la police nationale, dans la ville de Cali et le département de Valle Del Cauca, pour la soutenir, pour ouvrir les voies et pour protéger les droits des citoyens".
Et d'ajouter : "Le déploiement des forces armées protègera les actifs stratégiques de la nation", réitérant ses appels au dialogue.
Plus tôt vendredi, la gouverneure de Valle Del Cauca, Clara Luz Roldan, a affirmé que le couvre-feu dans le département allait commencer à 19h (minuit GMT).
Pour sa part, le maire de Cali, Jorge Ivan Ospina, a noté que "le peuple ne pouvait pas continuer de vivre dans de telles conditions" et qu'"il y a un besoin de dialogue".
Les manifestations de protestation en Colombie ont démarré le mois dernier, après que le gouvernement de droite a présenté un programme de réforme fiscale, jugé défavorable aux classes ouvrière et moyenne.
Les manifestations regroupant notamment des syndicats et des étudiants, avaient éclaté à la place Bolivar dans la capitale Bogota, épicentre des protestations, et étaient pacifiques au début. Mais suite à des affrontements entre la police et les manifestants dans la ville de Cali, ces derniers ont procédé à des actes de vandalisme contre des banques, des commerces et des propriétés privées.
Avec ces 4 dernières victimes, tuées vendredi, le bilan des manifestations passe à 49, dont 2 policiers, selon les autorités.
L'organisation Human Rights Watch (HRW) dresse, toutefois, un bilan de 63 victimes, selon un tweet publié par le directeur de la division Amériques de HRW, José Miguel Vivanco.
Source : AA