Espagne : la Cour suprême rejette la demande de grâce des dirigeants catalans

 La Cour a estimé que les 12 dirigeants n'ont montré "aucun regret" pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017

La Cour suprême d'Espagne a décidé, mercredi, de ne pas accorder de grâce aux 12 dirigeants catalans qui ont été emprisonnés ou condamnés à une amende pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.

Parmi les personnes concernées par la demande de grâce figurent l'ancien vice-président catalan Oriol Junqueras, l'ancien ministre catalan des Affaires étrangères Raul Romeva et l'activiste indépendantiste Jordi Sanchez, qui ont été respectivement condamnés à 13, 12 et neuf ans de prison.

La Cour suprême a déclaré qu'aucun des dirigeants n'a montré de regret pour leurs tentatives de séparer la Catalogne de l'Espagne. Au contraire, selon la Cour, ils restent fermement déterminés à "attaquer les fondements de la coexistence démocratique".

La décision de la Cour a également rejeté les allégations de "peines disproportionnées" ou le fait que l'un des 12 dirigeants soit un "prisonnier politique".

"Ils étaient les auteurs d'un mouvement qui visait à subvertir unilatéralement l'ordre constitutionnel, à modifier complètement le fonctionnement normal des institutions et à imposer leur volonté au reste des citoyens", indique la décision de la Cour.

Bien que la Cour suprême ait refusé les grâces, le gouvernement espagnol songe néanmoins à accorder sa grâce aux prisonniers catalans.

"Il y a un temps pour la sanction et un temps pour le pardon... Nous prendrons notre décision en fonction de ce qui contribuera à assurer la coexistence pacifique entre tous les habitants de l'Espagne", a déclaré le Premier ministre Pedro Sanchez au Parlement.

La coalition progressiste au pouvoir en Espagne est soutenue par des partis séparatistes, et il est fort probable que la question des grâces devienne un point clé des négociations.

De son côté, le chef de l'opposition, Pablo Casado, a critiqué Sanchez pour avoir négocié avec les séparatistes. "Vous êtes Premier ministre, grâce aux gens qui veulent détruire l'Espagne. C'est tout ce que vous êtes. Le prix que vous avez dû payer pour entrer au gouvernement aura raison de vous", a-t-il déclaré.

Source : AA

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