Centrafrique : les ministres et conseillers issus de groupes rebelles démis de leurs fonctions

Par décret présidentiel.

Le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a limogé quatre ministres et six conseillers à la présidence ainsi qu’à la primature, issus des groupes armés de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC, rebelle).

Ce limogeage a été décidé par décret, signé vendredi soir par le président Touadera et dont une copie est parvenue à l'Agence Anadolu.

Il s’agit des ministres issus du Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC) de Noureddine Adam, de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC) dirigé par Ali Darassa, du mouvement 3R (Retour, réclamation et Réhabilitation) de Sidiki Abbas, du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) du commandant Mahamat Al Khatim, de la Révolution justice d’Armel Sayo Ningatoloum, de la faction anti-Balaka, aile Ngaïssona, ainsi que celle de l’aile Mokome.

Le seul ministre issu des groupes armés qui a été retenu dans le gouvernement est celui de l’Élevage, Hassan Bouba. Son groupe armé, l’UPC, avait annoncé, le 26 janvier 2021, sa radiation et l’avait accusé d’avoir usurpé la signature de son chef Ali Darassa pour faire paraître un faux communiqué dans lequel le chef rebelle semblait condamner les offensives menées par la rébellion CPC et réaffirmer, au contraire, son soutien à l’accord de Khartoum.

Nommés à des fonctions officielles suite à l’accord de paix de Khartoum du 6 février 2019, Hassan Bouba ainsi que Aboulkassim Algoni Tidjani, ex-coordonnateur politique du groupe armé MPC, aujourd’hui conseiller spécial à la présidence, avaient été accusés d’avoir trahi leur mouvement, et de complicité avec le pouvoir dans le but d'affaiblir la coalition rebelle.

Pour rappel, c’est le 24 mars 2019 qu’un décret présidentiel avait nommé les leaders de groupes armés Ali Darassa, leader de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), Mahamat Al-Khatim, leader du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) et Sidiki Abass (aussi connu sous le nom de Bi Sidi Souleymane), commandant d’un groupe appelé Retour, Réclamation et Réhabilitation, ou 3R, à des fonctions de conseillers militaires spéciaux à la primature.

Ces postes avaient été accordés en guise de concession faite aux groupes armés dans le cadre de l'accord de paix signé le 6 février 2019 à Bangui, suite à des pourparlers à Khartoum, au Soudan.

En décembre 2020, certains signataires de cet accord de paix ont repris les armes pour « marcher » sur Bangui pour renverser le régime de Touadera, alors que le pays s'apprêtait à tenir des élections le 27 du même mois.

Le 13 janvier dernier, ils avaient mené une attaque d'envergure contre la capitale Bangui, mais ils avaient été repoussés par les forces armées centrafricaines, soutenues par les Casques bleus de la Minusca.

Source : AA

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