L’envoyée de l'ONU au Myanmar met en garde contre le déclenchement d'une guerre civile

Christine Schraner-Burgener a affirmé que "le moment n'est pas encore venu" pour les Rohingyas de retourner en Arakan

L'envoyée spéciale de l'ONU, Christine Schraner Burgener, a mis en garde lundi contre le déclenchement d’une guerre civile au Myanmar, soulignant que "ce n’est pas encore le bon moment pour les réfugiés rohingyas de rentrer chez eux dans l'Etat de Rakhine (Arakan)".

C’est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue par l'Envoyée spéciale au Myanmar, via une vidéoconférence avec des journalistes au siège des Nations Unies à New York.

"Les dirigeants du coup d'État militaire ont annulé toutes nos mesures pour alléger le fardeau du Bangladesh et faciliter le retour des réfugiés rohingyas à Rakhine", a déclaré Burgner, depuis Bangkok.

Des centaines de milliers de musulmans rohingyas vivent dans les camps de Cox's Bazar à la frontière commune entre le Bangladesh et le Myanmar pour échapper aux opérations militaires brutales menées contre eux par les forces armées du Myanmar et les milices bouddhistes depuis août 2017.

Le responsable de l'ONU a averti que « ce n’est pas encore le bon moment pour ces réfugiés de rentrer chez eux à Rakhine (province d'Arakan / Ouest), où le danger s'est accru actuellement après que les agresseurs ont pris le pouvoir au Myanmar".

Début février, des chefs militaires du Myanmar ont procédé à un coup d'État militaire, suivi de l'arrestation de hauts dirigeants du pays, dont le président Win Myint et la présidente du conseil d'Etat Aung San Suu Kyi.

"Burgener" a révélé que le commandant du coup d'État militaire au Myanmar, "Min Aung Hlaing", menace de rester au pouvoir "à vie".

Elle a indiqué qu'elle avait «de grandes inquiétudes quant à la possibilité d'une propagation de la violence, et même le déclenchement d’une guerre civile, surtout que plusieurs groupes possèdent des armes et refusent tous de s'asseoir à la table des négociations».

«Ces groupes armés se sentent frustrés et craignent d'être attaqués par les forces de l'armée. Toutes les parties refusent de s'asseoir pour écouter les opinions des autres groupes. Tout le monde accuse tout le monde de terrorisme et nous devons empêcher de nouvelles effusions de sang », a-t-elle ajouté.

En réponse à une question sur sa position sur le projet de déclaration présenté par l'Assemblée générale des Nations Unies appelant à l'imposition de sanctions contre les dirigeants du coup d'État, l'envoyée du Secrétaire général a fait savoir que ce qui lui importait le plus à cet égard, c'est de voir un message fort et unifié envoyé des membres de l'Assemblée générale aux dirigeants du coup d'État.

Source : AA

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