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- Le 22 Novembre 2024
L'AIEA a prolongé lundi son compromis technique avec l'Iran sur les inspections du programme nucléaire, extension qui offre un sursis aux grandes puissances négociant à Vienne pour sauver l'accord international de 2015.
"Les activités de surveillance et de vérification vont se poursuivre dans le cadre actuel pour un mois, expirant le 24 juin", a déclaré le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Rafaël Grossi, lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Vienne.
L'Iran avait restreint en février l'accès des inspecteurs à certains sites, mais l'AIEA avait alors trouvé "une solution temporaire" pour garantir un degré nécessaire de surveillance.
Téhéran refuse aussi depuis cette date de fournir en temps réel les enregistrements de caméras et autres outils dans les installations nucléaires.
"L'équipement continue à être sous la garde de l'Agence", a précisé M. Grossi. "Les données ne seront donc pas effacées, c'est un aspect important".
L'Iran s'est engagé à les transmettre dès que les sanctions américaines seraient levées.
D'ici là, les informations "demeurent en possession de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) et ne seront pas transférées à l'AIEA", a prévenu Kazem Gharibabadi, l'ambassadeur d'Iran auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique, selon des propos cités par l'agence officielle iranienne Irna.
"Ce n'est pas idéal", a reconnu M. Grossi. "C'est une mesure d'urgence, (...) un remède palliatif pour éviter de naviguer complètement à l'aveugle".
De son côté, M. Gharibabadi a appelé les pays participant aux discussions qui ont démarré début avril dans la capitale autrichienne, à saisir cette occasion pour lever totalement les sanctions".
Objectif: faire revenir Washington dans le giron du "plan d'action global commun" (JCPOA, selon son acronyme anglais) et annuler les sanctions américaines, en échange d'un retour au strict respect par Téhéran de ses obligations nucléaires.
L'accord de 2015, destiné à empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique, est en effet moribond depuis le retrait des Etats-Unis en 2018 et le rétablissement des mesures punitives par Donald Trump.
Sans cette épée de Damoclès des inspections au-dessus de leur tête, les diplomates ont désormais un mois de plus pour surmonter les divergences entre les Etats-Unis et l'Iran, qui négocient indirectement par l'entremise des Européens.
Les autres participants (Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne) ont fait état la semaine dernière de "progrès tangibles", estimant qu'un accord "prenait forme".
Ils évoquent une ambiance "constructive" après des débuts perturbés par une explosion dans l'usine d'enrichissement de Natanz (centre), attribuée par l'Iran à Israël.
Dans la foulée, la République islamique avait annoncé porter le taux d'enrichissement d'uranium de 20 % à 60 %, se rapprochant ainsi des 90 % nécessaires à une utilisation militaire, tout en réffirmant que ses ambitions étaient exclusivement "pacifiques".
Si tous espèrent aboutir avant la présidentielle du 18 juin en Iran, les Etats-Unis ont tempéré dimanche l'optimisme.
Alors qu'une nouvelle session de discussions doit s'ouvrir cette semaine à Vienne, le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken, a déclaré que les Etats-Unis n'avaient à ses yeux "pas encore de réponse" à la question de "savoir si l'Iran (...) était prêt à faire le nécessaire pour se conformer de nouveau à l'accord".
Les pourparlers "peuvent facilement donner des résultats si une décision politique est prise à Washington", a répliqué lundi le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh.
Source : AFP