Liban/Le chef du Parlement: "Les crises vont renverser le Liban, tous devraient ressentir le danger"

Dans un discours télévisé, Nabih Berri, le président de la Chambre des députés au Liban, s'est adressé au peuple libanais à l'occasion de la journée de la Résistance et de la Libération

Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a averti ce lundi que "Si on n’y remédie pas, les crises renverseront le Liban" et que tout le monde devrait "ressentir le danger immédiat".

C’est ce qui ressort d’un discours télévisé à l'occasion de la journée de la Résistance et de la Libération, que le Liban célèbre le 25 mai de chaque année, date du retrait d'Israël de la plupart des territoires libanais qu'il occupait en 1978.

Nabih Berri a déclaré : "Les crises qui perdurent sans une initiative rapide et immédiate pour y remédier renverseront le Liban, et il est du devoir de tous, progouvernementaux et opposition, de ressentir le danger actuel qui menace le Liban."

Et d’ajouter que "Les personnes impliquées dans la composition, la formation et la signature doivent prendre l'initiative dès aujourd'hui, sans conditions préalables, de mettre de côté les oppositions personnelles qui empêchent la formation d'un gouvernement d'unité nationale de technocrates, sans tiers de blocage pour faire obstacle à personne."

Berri a souligné : "Nous devons libérer le Liban des tendances égoïstes, le libérer de la haine sectaire et du communautarisme en instaurant un État civil, et adopter une loi pour des élections, en dehors de la restriction sectaire et la création d'un Sénat."

Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, est en désaccord depuis sept mois avec le Président, Michel Aoun, à propos de la formation gouvernementale, et la divergence entre les deux hommes porte sur le nombre de portefeuilles ministériels et la nomination des ministres, en particulier ceux de confession chrétienne.

Saad Hariri accuse Aoun d'avoir tenté d'obtenir pour son parti (le Courant patriotique libre) un "tiers de blocage" au gouvernement, ce que le Président nie.

Et le "tiers blocage" signifie qu'une faction politique obtient un tiers du nombre de portefeuilles ministériels, ce qui lui permet de contrôler les décisions du gouvernement et de suspendre ses réunions.

Depuis plus d'un an, le Liban souffre d'une crise économique, la pire depuis la fin de la guerre civile en 1990, qui a engendré un effondrement financier sans précédent dans l'histoire de ce pays arabe.

Israël a occupé le Liban en 1978 dans le cadre d'une série de mesures de sécurité visant à éliminer les factions palestiniennes dans le pays. Son occupation s'est étendue à la plupart des terres du sud libanais aux frontières de Tripoli au nord. L’armée israélienne a envahi Beyrouth en 1982, puis s'est retirée sous la pression de la résistance pour n’occuper que le sud-Liban, pour finalement se retirer définitivement du Liban à la date du 25 mai 2000.

Source : AA

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