Le gouvernement britannique veut rendre le passage de la frontière entièrement numérisé d’ici à la fin de 2025

Ce système permettra de « compter les entrées » et d’effectuer des contrôles de sécurité automatisés en amont des arrivées, dans le but d’« empêcher de grands criminels étrangers de pénétrer au Royaume-Uni ».

Le gouvernement britannique prévoit de renforcer les contrôles à ses frontières, avec un système entièrement numérisé « d’ici à la fin de 2025 », selon la ministre de l’intérieur, Priti Patel. « Maintenant que nous avons repris le contrôle et mis fin à la libre circulation, la sécurité est au cœur même de notre stratégie d’immigration », a-t-elle déclaré, citée dans un communiqué, dimanche 23 mai. Et d’ajouter : « Notre nouvelle frontière entièrement numérique nous permettra de compter les personnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ce qui nous permettra de contrôler qui vient au Royaume-Uni. » 

Les personnes venant au Royaume-Uni sans visa ni statut d’immigration devront ainsi demander une autorisation électronique de voyage (ETA), sur le modèle de ce qui existe pour entrer aux Etats-Unis. Le ministère de l’intérieur s’attend « à ce qu’environ 30 millions de demandes d’ETA soient traitées chaque année », selon le même communiqué.

Une réforme de la politique d’immigration

Durcir les conditions d’immigration constituait l’un des objectifs des partisans du Brexit, désormais réalisé, qui a mis fin à la libre circulation entre le Royaume-Uni et les Etats membres de l’Union européenne (UE). Ce nouveau système permettra d’effectuer des contrôles de sécurité automatisés et en amont des arrivées dans le but d’« empêcher de grands criminels étrangers de pénétrer au Royaume-Uni », a avancé la ministre.

Le ministère souligne également que le nombre exact d’immigrés au Royaume-Uni est mal estimé, citant à titre d’exemple les données du Settlement scheme, un programme qui permet aux citoyens de l’UE qui vivaient dans le pays avant le 31 décembre 2020 de s’enregistrer pour conserver les mêmes droits de vivre, travailler et accéder à la sécurité sociale au Royaume-Uni après le Brexit.

A la fin du mois d’avril, il y a eu plus de 5,4 millions de demandes et 4,9 millions de statuts octroyés, précise le ministère, alors que le nombre de citoyens de l’UE vivant au Royaume-Uni était auparavant estimé à 3 millions.

Ce projet s’inscrit dans une réforme de la politique d’immigration, désormais fondée sur un système « à points » favorisant les personnes ayant fait des études au détriment des travailleurs peu qualifiés. Pour obtenir un visa, les compétences, la connaissance de l’anglais ou encore les ressources financières sont prises en compte.

En mars, le gouvernement britannique avait aussi présenté une réforme du système d’asile prévoyant de ne plus accorder les mêmes droits aux personnes selon qu’elles soient entrées légalement ou illégalement dans le pays.

Source : Le Monde avec AFP

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