La Russie dit avoir détecté des premiers cas de transmission à l’humain de la souche H5N8 de la grippe aviaire

Ce virus a été détecté chez sept personnes contaminées dans une usine de volailles du sud de la Russie, où une épidémie de grippe aviaire a touché les animaux en décembre. Ces malades « se sentent bien » et n’ont pas de complications.

La Russie a annoncé, samedi 20 février, avoir détecté les premiers cas de transmission à l’humain de la souche H5N8 de la grippe aviaire, ajoutant avoir informé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de cette « découverte importante ».

Ce virus a été détecté chez sept personnes contaminées dans une usine de volailles du sud de la Russie, où une épidémie de grippe aviaire a touché les animaux en décembre, a détaillé à la télévision Anna Popova, à la tête de l’agence sanitaire russe Rospotrebnadzor. Elle a assuré que les malades « se sentent bien » et n’ont pas de complications. 

« Des mesures ont été rapidement prises pour contrôler la situation » dans ce foyer d’infection, a-t-elle également affirmé. Si la souche H5N8 a « franchi la barrière interespèce » en se transmettant de l’oiseau à l’homme, « ce variant du virus ne se transmet pas d’une personne à l’autre à l’heure actuelle », a-t-elle encore déclaré.

Un virus à potentiel de mutation

Mme Popova a estimé que cette détection « donne au monde entier le temps de se préparer » en créant des tests et un vaccin, « dans le cas où ce virus deviendrait plus pathogène et plus dangereux pour l’homme et acquière la capacité d’être transmis de personne à personne »« Nous serions alors pleinement armés », a-t-elle dit. Le laboratoire d’Etat russe Vektor, à l’origine de la découverte, a également souligné qu’il faut « aujourd’hui commencer à développer un système de test qui permettra de détecter rapidement les cas de cette maladie chez l’homme » et de « commencer le travail » en vue d’un vaccin.

La souche H5N8 de la grippe aviaire sévit actuellement dans plusieurs pays européens, dont la France, où des millions d’animaux ont été abattus pour arrêter sa progression.

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Selon l’OMS, la transmission de la grippe aviaire à l’homme est un fait rare et nécessite « un contact direct ou étroit avec des oiseaux infectés ou avec leur environnement ». Cependant, ce virus « doit être surveillé » car il a un potentiel de mutation. La circulation de certains variants de la grippe aviaire chez les volailles dans le monde est « préoccupante pour la santé publique », car ils sont en mesure de « provoquer des maladies graves chez les humains » qui ont « peu ou pas d’immunité contre le virus », ajoute l’OMS.

Selon l’organisation, l’homme peut notamment déjà être infecté par les virus de la grippe aviaire des sous-types H5N1, H7N9 et H9N2.

Gwenaël Vourc’h, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), précise que ces virus « sont connus pour évoluer assez rapidement »« Pour le H5N8, il n’y avait pas à ce jour de transmission à l’homme, mais c’est dans l’ordre du possible de l’évolution virale », ajoute-t-elle. « Il y a peut-être eu d’autres cas que l’on n’a pas vus, surtout s’il fait peu de symptômes », précise l’experte, selon qui les sept cas découverts en Russie ne pourraient être que « la pointe de l’iceberg ».

Source : Le Monde avec AFP

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