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- Le 28 Octobre 2024
Un nouveau coronavirus, transmis par le chien, a été détecté sur des patients hospitalisés pour une pneumonie entre 2017 et 2018. Ils ont tous guéri.
Les scientifiques ne s'y attendaient pas. Un nouveau coronavirus a été détecté en Malaisie, sur des patients hospitalisés – y compris des enfants – pour une pneumonie entre 2017 et 2018, et tous rentrés chez eux guéris. Ce qui a surpris les chercheurs, en revanche, c'est l'animal par lequel ce nouveau coronavirus a été transmis à l'homme : le chien. Cette découverte a pu se faire grâce à un outil développé au sein de l'université américaine de Duke, destiné à détecter de multiples coronavirus, y compris ceux jusqu'ici inconnus, afin d'aider à éviter la prochaine catastrophe. Et c'est donc après analyse des échantillons datant de trois et quatre ans que les scientifiques ont pu repérer la maladie.
Ils n'ont pour le moment pas pu déterminer avec certitude si ce coronavirus canin avait bien causé la pneumonie, ou s'il était seulement présent chez des patients malades par ailleurs. De plus, il est peu probable, au regard de ses caractéristiques génétiques, qu'il soit actuellement en train de circuler d'humain à humain. Malgré tout, « ce que nous promouvons […], c'est plus de diagnostics pour surveiller cinq familles virales différentes, dont nous pensons qu'elles sont les plus problématiques et susceptibles de déclencher des épidémies », explique à l'Agence France-Presse Gregory Gray.
Les coronavirus n'ont pas été étudiés durant de nombreuses années car ils étaient surtout associés à des rhumes classiques. Cela a changé après l'apparition du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) en 2002 et 2012, dont les hôtes intermédiaires étaient respectivement la civette et le dromadaire. La plupart des chercheurs pensent également que le Sars-CoV-2, le virus causant la maladie Covid-19, a une origine animale.
Lishan Xiu, étudiant chinois à Duke, a ainsi développé un test universel pour détecter les coronavirus, en recherchant les points communs entre les différents membres de cette famille de virus. Le test a ensuite été utilisé sur 301 prélèvements de patients en Malaisie, dont huit se sont révélés présenter le virus canin.
Pour confirmer cet étonnant résultat, la virologue Anastasia Vlasova, de l'université d'État de l'Ohio, a séquencé son génome. L'origine canine du virus, baptisé CCoV-HuPn-2018, a été confirmée, tout en présentant également des composantes caractéristiques d'un passage chez le chat et le cochon.
Certaines mutations étaient également cohérentes avec une possible adaptation qui permettrait la transmission d'homme à homme, mais impossible de dire combien de temps cette évolution prendra – peut-être des décennies, peut-être cela n'arrivera-t-il jamais, selon Gregory Gray. Tous les patients sont rentrés chez eux guéris. « Mais être admis (à l'hôpital) pour pneumonie veut en général dire que vous êtes assez malade, les médecins s'inquiètent pour vous », remarque le professeur.
Le fait que son équipe ait été capable de détecter ce virus chez les humains grâce à une petite étude pilote montre selon lui qu'il existe un problème : « On est en train de rater le train », estime-t-il. « Si on accroît la surveillance des personnes travaillant auprès de cochons, de volailles, du bétail, on sera impressionné par ce à quoi leur système immunitaire est confronté », prédit-il. « Cela ne veut pas dire que la prochaine pandémie se déclenchera chez eux, mais cela serait intéressant à étudier. »
Source : AFP