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- Le 22 Novembre 2024
Un blocage des approvisionnements et des difficultés financières retardent le déploiement des vaccins anti-Covid-19 en Afrique et risquent d’entraver les plans visant à étendre considérablement le déploiement des sérums sur le continent, a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS), jeudi.
"Alors que les habitants des pays riches appuient sur le bouton de réinitialisation cet été et que leur vie commence à paraître normale, en Afrique, nos vies resteront en suspens", a regretté Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique dans un communiqué publié sur le site de l’ONU.
Dans le monde, un total de 1,4 milliard de doses de vaccin ont été administrées, selon un décompte établi par l’OMS le mardi 18 mai 2021.
Sur le continent africain, des retards d’approvisionnement et des pénuries de vaccins contraignent de plus en plus de pays africains à accuser davantage de retard par rapport au reste du monde en ce qui concerne la vaccination contre la Covid-19.
Désormais, le nombre de vaccins administrés en Afrique ne représente plus que 1% de celui enregistré dans le monde, contre 2% il y a quelques semaines, selon l’OMS.
"Comme pour aggraver les retards de la campagne vaccinale, les livraisons de vaccins via COVAX se sont pratiquement arrêtées en mai", souligne le communiqué, précisant que le "Serum Institute of India" avait décidé de privilégier ses doses pour un usage domestique dans le pays hôte.
Dans ces conditions, le continent africain n’a reçu entre février et mai qu’un quart - 18,2 millions - des 66 millions de doses attendues par le biais du mécanisme de COVAX. "C’est injuste", a ajouté Moeti lors d’un point de presse virtuel depuis Brazzaville (Congo).
Dans cette course contre la montre, l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU estime que le déficit d’approvisionnement peut être comblé si les pays disposant de doses excédentaires mettent de côté un pourcentage de vaccins pour le dispositif COVAX.
A ce sujet, Moeti a salué la promesse faite cette semaine par les États-Unis de partager "80 millions de doses avec d’autres pays, en plus des récentes expéditions de vaccins de la France vers la Mauritanie", a-t-elle indiqué.
Elle a indiqué que le partage des doses est essentiel pour mettre fin à la pénurie d’approvisionnement et à la pandémie dans son ensemble, "car personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas".
Selon l’OMS, des "négociations actives" sont en cours avec d’autres fabricants de vaccins afin de "diversifier le portefeuille".
"Nous sommes optimistes quant à l’amélioration significative de la disponibilité des vaccins au cours du second semestre de l’année. Nous pouvons encore rattraper le retard pris, mais le temps presse", a dit à la presse Moeti.
En plus des retards d’approvisionnement et des pénuries de vaccins, le financement des coûts opérationnels constitue également "un obstacle majeur" pour certains pays africains, indique l’OMS qui affirme que huit pays ont épuisé tous leurs vaccins, mais plus de 20 pays ont administré moins de 50% de leurs doses.
Dans certains pays africains, le manque de fonds entraîne déjà des retards, auxquels s’ajoutent le manque de personnel soignant, une formation "sous-optimale", une communication insuffisante pour stimuler l’adoption des vaccins et une incapacité à saisir des données cruciales ou à imprimer et distribuer des cartes de vaccination.
La plupart des pays africains ont mis en place des plans financiers pour couvrir en premier, au moins 3% de leur population. Mais selon l’OMS, les premiers éléments montrent que de nombreux plans financiers sont "inadéquats pour les phases suivantes".
A la date du 19 mai, l’Afrique comptait 4 719 742 cas cumulés de COVID-19 et 127 428 décès.
Source : AA