La cheffe du système judiciaire limogée

Les  autorités  de transition  au  Soudan  ont  limogé  la  cheffe  du  système judiciaire et accepté la démission du procureur général, ont-elles annoncé une semaine après une manifestation réclamant justice pour les victimes d'un sit-in réprimé en 2019.

“Le Conseil de souveraineté a démis Neemat Abdullah Mohamed Kheir de ses fonctions en tant que cheffe du système judiciaire”, a affirmé lundi soir dans un communiqué cet organe chargé de mener la transition politique du pays. “Le Conseil a accepté la démission de Tagelsir al-Hebr de son poste de procureur général”, poursuit le communiqué, soulignant que “le procureur avait déjà soumis sa démission à plusieurs reprises”. 

Les deux responsables avaient été nommés en octobre 2019 à la suite d'un soulèvement populaire qui avait abouti à la chute du président Omar el-Béchir en avril de la même année. Mme Kheir est la première femme à avoir occupé ce poste. Le procureur démissionnaire a lui supervisé des enquêtes sur des “violations” des droits humains commises durant le règne de Omar el-Béchir, ainsi que sur le coup d'État de 1989 qui l'avait porté au pouvoir.

Samedi, l'armée soudanaise a annoncé lui avoir remis les résultats d'une enquête sur le meurtre la semaine dernière de deux manifestants, lors d'un rassemblement réclamant justice pour les victimes de la répression sanglante en juin 2019 d'un sit-in organisé par le mouvement de contestation populaire.

Plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés la semaine dernière devant le quartier général de l'armée à Khartoum pour marquer les deux ans de la dispersion violente, au même endroit, d'un sit-in exigeant le transfert du pouvoir de l'armée à des autorités civiles. La répression de ce rassemblement en juin 2019 avait fait au moins 128 morts. Depuis, les familles des victimes ne cessent de réclamer justice.

Le Soudan est dirigé depuis août 2019 par des autorités de transition à majorité civile, qui ont promis de rendre justice aux victimes du mouvement de contestation et à leurs familles. Fin 2019, une commission a lancé une enquête indépendante sur les meurtres de protestataires, mais celle-ci n'est pas encore terminée.

Source : La Liberte

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