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- Le 22 Novembre 2024
Les victimes civiles étaient réunies pour célébrer l’Aïd-el-Fitr. Depuis lundi, les bombardements israéliens ont tué 139 Palestiniens et fait quelque 1 000 blessés à Gaza. En Israël, le bilan s’établissait à neuf morts et plus de 560 blessés.
Six jours après le début d’un nouvel épisode d’escalade de violences entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas, la tension ne faiblit pas à travers le pays. Un nouveau bombardement de l’armée israélienne, samedi 15 mai dans la matinée, a fait dix morts, appartenant à la même famille, dans l’ouest de la bande de Gaza.
Deux femmes et huit enfants ont péri alors qu’ils se trouvaient dans leur immeuble de trois étages, situé dans le camp de réfugiés Al-Shati, selon les secours palestiniens à Gaza. « Ils [les enfants] étaient en sécurité dans leur maison, ils ne portaient pas d’armes, ils n’ont pas tiré de roquettes », a témoigné Mohammad Abou Hatab, le père des huit enfants, à l’hôpital Shifa de la ville de Gaza. Tous « portaient leurs habits de l’Aïd-el-Fitr », a-t-il ajouté, en référence à la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan.
Le père de famille a expliqué que sa femme et cinq de ses enfants étaient allés célébrer l’Aïd-el-Fitr avec d’autres membres de la famille. Elle et quatre de ses enfants, âgés de 5 à 15 ans, ont été tués. Son bébé de 5 mois est, pour l’instant, le seul à avoir survécu. Quatre de leurs cousins, âgés de 8 à 14 ans, et leur mère ont également péri dans le bombardement.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a dénoncé dans un communiqué « un massacre odieux dans le camp d’Al-Shati ». De son côté, l’armée israélienne a annoncé dans la nuit avoir procédé à au moins cinq frappes sur l’ensemble de la bande de Gaza.
Par ailleurs, l’armée israélienne a mené samedi une frappe sur l’immeuble d’une dizaine d’étages abritant les locaux de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera et de l’agence de presse américaine Associated Press (AP). « L’armée a prévenu le propriétaire de la tour dans laquelle AP a ses locaux qu’elle serait ciblée » par une frappe, avait écrit sur Twitter un journaliste de l’agence AP peu de temps avant. Dans la semaine, deux immeubles où plusieurs médias avaient leurs bureaux étaient également partis en fumée. Selon France Inter, Israël interdit toujours l’accès à la bande de Gaza aux médias internationaux.
Dans la nuit de vendredi à samedi, des bombardements avaient visé un « bureau d’opération » du Hamas près du centre de la ville de Gaza, avec des bombardements nocturnes visant ce que l’armée a appelé des « sites de lancement souterrains » de roquettes, ont affirmé les forces militaires israéliennes. L’armée avait également frappé « un site de renseignement militaire », avait-t-elle aussi déclaré sur Twitter, ainsi que des « sites de lancement de fusées sol-surface » et « deux escouades terroristes ».
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, avait déclaré, vendredi, que les raids sur la bande de Gaza n’allaient pas prendre fin prochainement. « J’ai dit que nous infligerions de sérieux revers au Hamas et à d’autres groupes terroristes (…). Ils payent et continueront de payer chèrement. Ce n’est pas encore fini », avait ainsi prévenu M. Nétanyahou après une réunion au ministère de la défense, d’après un communiqué.
Depuis le début de ce nouveau cycle de violences, lundi, 139 personnes sont mortes à Gaza, parmi lesquelles 39 enfants, et près de 1 000 personnes ont été blessées, selon le dernier bilan des autorités palestiniennes samedi. A ces victimes à Gaza, s’ajoutent celles qui ont péri dans de violents affrontements avec les forces israéliennes, lors de manifestations en Cisjordanie occupée. Onze Palestiniens ont ainsi été tués et plus de 150 manifestants blessés, selon un bilan du ministère de la santé palestinien et le Croissant-Rouge. La plupart de ces Palestiniens ont été tués par des balles tirées par l’armée israélienne.
En Israël, où le bouclier antimissiles Dôme de fer a intercepté environ 90 % des quelque 2 300 roquettes tirées cette semaine depuis Gaza, le bilan s’établissait, samedi, à dix morts et plus de 560 blessés, après de nouveaux tirs de roquette vers Tel-Aviv.
Face à un bilan qui s’alourdit d’heure en heure, l’Egypte a annoncé, samedi, avoir ouvert sa frontière terrestre avec Gaza et envoyé dix ambulances dans l’enclave palestinienne pour évacuer et traiter dans ses hôpitaux les Palestiniens blessés par les bombardements. Le terminal de Rafah est la seule ouverture de la bande de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël.
Un responsable sécuritaire à la frontière a précisé que cette décision était « exceptionnelle » car le passage reste d’ordinaire fermé durant les jours fériés, y compris lors de l’Aïd-el-Fitr. L’autorité publique des soins de santé avait déjà annoncé vendredi que trois établissements sanitaires avaient « commencé à se préparer » à recevoir des blessés de Gaza.
Samedi, alors que la situation est plus qu’incertaine quant à la suite des évènements, la tension pourrait encore monter d’un cran. Les Palestiniens commémorent ce jour la Nakba (« catastrophe » en arabe), l’exode d’environ 700 000 Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs foyers durant la guerre israélo-palestinienne en 1948, dans ce qui est aujourd’hui – et depuis le 14 mai 1948 – Israël.
Source : Le Monde avec AFP et AP