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- Le 22 Novembre 2024
Depuis le début de ce cycle de violences, 122 Palestiniens sont morts à Gaza et 10 en Cisjordanie occupée. En Israël, où le Dôme de fer a intercepté environ 90 % des roquettes tirées depuis Gaza, 8 personnes sont mortes.
Cinq jours après le début des affrontements entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas, et alors que l’armée israélienne menace de procéder à une invasion terrestre, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a prévenu, vendredi 14 mai, que les raids sur la bande de Gaza n’allaient pas prendre fin prochainement.
« J’ai dit que nous infligerions de sérieux revers au Hamas et à d’autres groupes terroristes (…). Ils payent et continueront de payer chèrement. Ce n’est pas encore fini », a déclaré M. Nétanyahou après une réunion au ministère de la défense, d’après un communiqué.
Depuis le début de ce nouveau cycle de violences, lundi, 122 personnes sont mortes à Gaza, parmi lesquelles au moins 31 enfants, et près de 830 personnes ont été blessées, selon le dernier bilan du ministère de la santé palestinien, publié vendredi matin. En Israël, où le bouclier antimissiles Dôme de fer a intercepté environ 90 % des quelque 2 000 roquettes tirées cette semaine depuis Gaza, le bilan s’établissait, vendredi, à huit morts et des centaines de blessés.
Désormais, le conflit n’est plus circonscrit à la bande de Gaza, et trois fronts se dessinent. L’enclave palestinienne donc, mais également la Cisjordanie, théâtre de larges manifestations qui ont tourné, vendredi, aux affrontements avec l’armée israélienne, et les villes judéo-arabes d’Israël où Arabes et Juifs s’opposent, à un niveau de violence jamais atteint depuis des décennies, selon la police israélienne.
En Cisjordanie occupée, dix Palestiniens ont été tués et plus de 150 manifestants blessés, selon un bilan du ministère palestinien de la santé et le Croissant-Rouge. La plupart de ces Palestiniens ont été tués par les balles tirées par l’armée israélienne lors de ces manifestations.
Trois roquettes ont été tirées vendredi soir depuis la Syrie en direction d’Israël, les premières depuis le début de l’escalade de violences. L’une d’elles est tombée en territoire syrien et les deux autres se sont abattues sur des zones non habitées du nord d’Israël, a fait savoir l’armée israélienne.
Par ailleurs, deux Libanais ont été blessés, vendredi, par des tirs israéliens lors d’un rassemblement dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël, en signe de protestation contre les raids israéliens sur Gaza, a fait savoir l’Agence nationale de l’information (ANI) libanaise. Ils ont été blessés « par le tir de deux obus israéliens tombés près d’eux après qu’un certain nombre de jeunes manifestants ont tenté de pénétrer dans la localité frontalière de Metoulla », dans le nord d’Israël, a précisé l’agence libanaise. L’un d’eux, membre du Hezbollah libanais, a succombé à ses blessures.
L’armée israélienne a également affirmé sur Twitter que ses chars avaient « tiré des coups de semonce sur un certain nombre d’émeutiers (…) ayant franchi le Liban vers l’intérieur du territoire israélien ». Jeudi, trois roquettes avaient été tirées en direction d’Israël depuis un secteur proche du camp de réfugiés palestiniens de Rachidiyé, situé dans le sud du Liban, mais elles sont tombées en Méditerranée.
L’armée israélienne cernait, vendredi au matin, l’enclave palestinienne, l’un des théâtres du conflit qui s’est intensifié depuis lundi au Proche-Orient. Les forces de l’Etat hébreu ont procédé, dans la nuit de jeudi à vendredi, à des bombardements « pour infliger des dommages sévères aux tunnels » qui permettent aux combattants de circuler à travers la bande de Gaza à l’abri des caméras israéliennes, a déclaré l’armée, vendredi. Des tirs d’artillerie de chars qui ont forcé des centaines de Gazaouis à quitter leur maison, selon des témoins et des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP), présents sur place.
Dans la nuit, l’armée avait d’abord annoncé que des soldats israéliens avaient pénétré dans le territoire. Mais, deux heures plus tard, elle était revenue sur ses propos en évoquant « un problème de communication interne ».
Depuis jeudi matin, des chars et d’autres véhicules blindés sont massés le long de la barrière séparant Israël de l’enclave palestinienne de Gaza. « Nous sommes prêts et nous continuons à nous préparer à différents scénarios », avait déclaré un peu plus tôt Jonathan Conricus, porte-parole de l’armée, précisant qu’une invasion terrestre de l’enclave était « l’un des scénarios ».
Des milliers de personnes ont participé vendredi aux plus grands rassemblements organisés en Jordanie ces derniers jours en solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem et Gaza. A Amman, la manifestation a débuté après la prière du vendredi à l’extérieur de la Grande Mosquée Husseini, dans le centre de la capitale.
Aux cris de « La Jordanie salue la Palestine arabe », ou « Le peuple veut la libération de la Palestine », les manifestants arborant les drapeaux palestinien et jordanien ont marché un kilomètre avant d’être arrêtés par un imposant barrage des forces de l’ordre.
A 50 kilomètres plus à l’ouest de la capitale, à Karameh, près de la frontière avec la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967, quelque 3 000 personnes se sont rassemblées devant le monument dédié au Soldat inconnu. Il s’agit d’un lieu symbolique dédié à l’affrontement qui avait opposé durant quinze heures, en mars 1968 – quelques mois après la défaite arabe de juin 1967 –, les combattants du Fatah à l’armée israélienne.
Face à l’intensification du conflit, une troisième réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, publique cette fois-ci et en présence de représentants israéliens et palestiniens, devait se tenir vendredi mais les Etats-Unis s’y seraient opposés, selon des diplomates. Elle a finalement été reportée à dimanche, à 16 heures (heure de Paris).
Les Américains soutiennent la position de leur allié israélien, qui refuse une implication de l’ONU, et ont réaffirmé le droit d’Israël à se défendre contre les tirs de roquettes du Hamas. En revanche, ils ont également demandé à l’Etat hébreu de faire « tout son possible pour éviter des victimes civiles ».
Quant au président de la république, Emmanuel Macron, il a insisté vendredi sur « l’urgence d’un retour à la paix » au Proche-Orient, soulignant aussi, lors d’un entretien avec le premier ministre israélien, le « droit à se défendre » d’Israël tout en disant « sa préoccupation au sujet des populations civiles à Gaza ».
Source : Le Monde avec AFP