Washington veut empêcher Pékin d'utiliser ses JO pour sa propagande

Les États-Unis, sans se prononcer à ce stade sur un éventuel boycott des Jeux olympiques d'hiver en 2022 à Pékin, ont affirmé mercredi 12 mai vouloir empêcher la Chine de s'en servir comme «plateforme» pour sa propagande. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a une nouvelle fois accusé la Chine de «continuer à perpétrer des crimes contre l'humanité et un génocide» contre les musulmans ouïghours dans la région du Xinjiang, en présentant le rapport annuel du département d'État sur la liberté religieuse dans le monde.

Un nombre croissant de ténors républicains appellent le gouvernement démocrate de Joe Biden à boycotter la compétition sportive hivernale pour protester contre ces violations des droits humains. Mais jusqu'ici, les dirigeants américains ont temporisé. Interrogé par la presse sur un éventuel boycott, un haut responsable du département d'État chargé de la liberté de religion, Dan Nadel, a répondu que Washington était toujours en train d'«examiner les options en termes de politique et de message» susceptibles de «promouvoir» ses «priorités» en lien avec les JO.

«Prison à ciel ouvert»

«Cela inclut de contrer l'intention de Pékin d'utiliser les Jeux comme plateforme pour valider, en quelque sorte, son modèle de gouvernance et cacher ses violations flagrantes des droits humains», a-t-il ajouté. «On ne peut pas fermer les yeux face au bilan odieux de Pékin en matière de droits humains», a insisté ce responsable, estimant que cela concernait aussi le Tibet, Hongkong et le reste de la Chine. Le gouvernement chinois a «transformé le Xinjiang» en «une prison à ciel ouvert» et «les déplacements des personnes sont suivis de près», a affirmé Dan Nadel. «Nous sommes conscients que, s'agissant des Jeux olympiques, nos efforts seront plus efficaces si nous agissons avec des partenaires qui pensent comme nous», a-t-il poursuivi, assurant que le gouvernement Biden était en pleines consultations avec le Congrès américain mais aussi ses alliés étrangers.

Parallèlement, Antony Blinken a annoncé de nouvelles sanctions contre Yu Hui, ancien haut responsable de Chengdu, dans la province chinoise du Sichuan, pour son implication dans des «violations des droits humains», à savoir «la détention arbitraire» de fidèles du groupe religieux Falun Gong, interdit en Chine «en raison de ses croyances spirituelles». Yu Hui et sa famille proche sont désormais interdits d'entrée aux États-Unis.

Source : Le Figaro

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