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- Le 22 Novembre 2024
Condamné en première instance, en mars 2016, à quarante ans de prison par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), il a été condamné en appel, en 2019, à la prison à vie par la justice internationale.
Agé de 75 ans, le criminel de guerre bosno-serbe Radovan Karadzic finira sa vie dans une prison du Royaume-Uni, ont annoncé mercredi 12 mai les autorités britanniques. Après la mort pendant son procès de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic en 2006, Radovan Karadzic est le plus haut responsable à avoir dû rendre des comptes pour la guerre de Bosnie. Il avait été arrêté en 2008 après treize ans de clandestinité, avant d’être traduit devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), à La Haye.
Figurant parmi les pays avec lesquels la justice internationale a des accords, le Royaume-Uni avait proposé qu’il purge sa peine sur son sol. Radovan Karadzic ne peut le faire dans les cellules de ce tribunal de l’ONU à La Haye car il ne s’agit pas d’un centre pénitentiaire.
Condamné en première instance, en mars 2016, à quarante ans de prison par le TPIY, il a été condamné en appel en 2019 à la prison à vie par la justice internationale. Il a été déclaré responsable de persécutions, meurtres, viols, traitements inhumains ou transferts forcés, notamment lors du siège de près de quatre ans de Sarajevo (plus de 10 000 morts) et lors du massacre de l’enclave de Srebrenica en 1995 (8 000 hommes et garçons exécutés), le pire perpétré en Europe depuis la seconde guerre mondiale, et que la justice a qualifié de génocide. Il est également mis en cause dans le déplacement de populations sur des critères ethniques dans plusieurs autres villes du pays.
Radovan Karadzic est incarcéré dans le centre de détention de l’ONU à La Haye. Il attend d’être transféré dans une prison située à l’extérieur des Pays-Bas, où il purgera sa peine pour son rôle notamment dans le massacre de Srebrenica lors de la guerre de Bosnie (1992-1995).
« Radovan Karadzic est l’une des rares personnes à avoir été reconnues coupables de génocide. Il est responsable du massacre d’hommes, de femmes et d’enfants lors du génocide de Srebrenica et a participé à la poursuite du siège de Sarajevo avec ses attaques sans remords contre les civils », a souligné le ministre britannique des affaires étrangères, Dominic Raab.
« Nous devrions être fiers que, du soutien britannique pour son arrestation à la cellule de prison qui l’attend, le Royaume-Uni a soutenu la quête de justice pour ces crimes haineux pendant trente ans », a-t-il ajouté.
La date du transfert n’est pas connue à ce stade, mais elle doit intervenir « dans les meilleurs délais », selon la justice internationale. Mais pour des « raisons de sécurité », elle restera « strictement confidentielle », a déclaré une porte-parole du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a pris le relais du TPIY après sa fermeture en 2017.
C’est déjà au Royaume-Uni que l’ancien président libérien Charles Taylor, condamné en 2012 à cinquante ans de prison pour crimes contre l’humanité pendant la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), purge sa peine. Aujourd’hui âgé de 73 ans, Charles Taylor avait été transféré en 2013 des Pays-Bas vers la prison de Frankland, un centre pénitentiaire de haute sécurité près de Durham, ville située à 25 kilomètres au sud de Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre.
Source : Le Monde avec AFP et Reuters