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- Le 22 Novembre 2024
Cette action intervient au lendemain d’une manifestation massive à laquelle ont pris part des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays.
Des pirates informatiques ont attaqué, jeudi 18 février, des sites Internet gouvernementaux gérés par la junte en Birmanie, où la Toile est devenue un nouveau terrain d’affrontement entre les manifestants et les militaires. Pour la quatrième nuit d’affilée, l’accès à Internet a été coupé par l’armée.
Un groupe appelé Les Hackeurs de Birmanie a perturbé plusieurs sites gouvernementaux, dont la Banque centrale, la page de propagande de l’armée, la chaîne de télévision d’Etat MRTV, l’autorité portuaire et l’agence des produits alimentaires et des médicaments.
« Nous nous battons pour la justice en Birmanie », a déclaré le groupe de pirates informatiques sur sa page Facebook, ajoutant :
« C’est comme une manifestation de masse devant les sites Web du gouvernement. »
Cette action intervient au lendemain d’une manifestation massive à laquelle ont pris part des dizaines de milliers de personnes dans tout le pays, en opposition au coup d’Etat militaire qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi au début du mois.
A Rangoun, les contestataires se sont rassemblés mercredi près de la célèbre pagode Sule, dans le centre de la capitale économique, bloquant des axes de circulation avec des voitures et des poids lourds pour tenter d’empêcher les forces de sécurité de se déployer, tandis que d’autres manifestaient en brandissant des pancartes : « Combat pour la démocratie ! », « Rejetez le coup d’Etat ! » Aucun incident n’a été rapporté mercredi. La police et l’armée, stationnées non loin, ont semblé rester en retrait.
Dans la deuxième ville birmane, Mandalay (centre), la police et l’armée ont dispersé des manifestants qui avaient bloqué le trafic ferroviaire, ont rapporté des témoins. Selon un membre des services de secours, les forces de sécurité ont ouvert le feu, mais il n’a pu préciser s’il s’agissait de balles en caoutchouc ou de balles réelles.
A Naypyidaw, la capitale administrative où l’ancienne chef du gouvernement civil est assignée à résidence, fonctionnaires, ingénieurs et étudiants ont manifesté en nombre.
Les militaires n’ont cessé de durcir le ton depuis leur coup d’Etat du 1er février qui a mis fin à une fragile transition démocratique de dix ans. Le pays a ainsi été placé mercredi soir sous le coup d’une sorte de couvre-feu sur Internet pour la quatrième nuit de suite, avec une capacité de trafic réduite à 21 % du niveau habituel, selon NetBlocks, un groupe établi en Grande-Bretagne qui surveille les pannes d’Internet dans le monde.
Plusieurs manifestations ont donné lieu à de fortes tensions ces derniers jours. Plus de 450 personnes ont été arrêtées depuis le 1er février, d’après une ONG d’assistance aux prisonniers politiques ; 417 sont toujours en détention. Des rapports non confirmés font état d’interpellations supplémentaires.
Les généraux font la sourde oreille face aux multiples condamnations internationales et aux sanctions annoncées par Washington. Ils disposent jusqu’à présent de deux soutiens de taille à l’Organisation des Nations unies, la Chine et la Russie, pour qui la crise actuelle constitue « une affaire intérieure » birmane.
Source : Le Monde avec AFP