L’Egypte confirme l’achat de 30 avions de combat Rafale à la France

Cette vente atteste du succès à l’exportation, tardif mais réel, de l’avion de combat français, ainsi que de la place du Caire comme partenaire commercial majeur de Paris en matière d’armements.

L’Egypte a confirmé, mardi 4 mai, l’achat à la France de 30 avions de combat Rafale. « L’Egypte et la France ont signé un contrat de fourniture de 30 avions Rafale », annonce un communiqué de l’armée égyptienne, qui précise que l’achat se fera par un prêt sur dix ans. Le site d’informations Disclose avait dévoilé lundi le caractère imminent de la transaction, évoquant un montant de 3,95 milliards d’euros.

Cette vente confirme le succès à l’exportation, tardif mais réel, de l’avion de combat français. Commandé par l’Egypte, puis le Qatar (36 appareils) et l’Inde (36 avions également) – une vente en 2016, sur laquelle pèsent de lourds soupçons de corruption –, il a été vendu en janvier à la Grèce 18 exemplaires, dont 12 d’occasion. Et les prochains mois pourraient être fastes, espère Dassault Aviation : le Rafale est en compétition en Suisse, en Finlande et en Croatie.

D’après Disclose, qui cite des documents gouvernementaux égyptiens détaillant les termes du contrat, l’Egypte a obtenu un prêt garanti par la France à hauteur de 85 % pour financer ces achats, faisant peser sur les contribuables français un éventuel défaut de paiement. 

Réchauffement franco-égyptien

Malgré la volonté affichée de Paris de recentrer ses exportations d’armements vers l’Europe, l’Egypte fait partie des principaux destinataires d’équipements militaires français. Si les exportations ne représentaient que quelques dizaines de millions d’euros au début des années 2010, elles se sont considérablement renforcées avec l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah Al-Sissi, en 2014, essentiellement entre 2014 et 2016 à la faveur de la vente de Rafale, d’une frégate, de 4 corvettes et de 2 porte-hélicoptères Mistral.

Cette commande « renforce encore le partenariat stratégique et militaire entre la France et l’Egypte », a salué, mardi, le ministère des armées français. « Ce contrat illustre le caractère stratégique du partenariat que la France entretient avec l’Egypte, alors que nos deux pays sont engagés résolument dans la lutte contre le terrorisme et œuvrent à la stabilité dans leur environnement régional », affirme dans un communiqué le ministère dirigé par Florence Parly.

Au total, les importations égyptiennes d’armements français se sont élevées à 7,7 milliards d’euros entre 2010 et 2019, faisant du Caire le quatrième pays client de la France en matière d’armements, selon le rapport annuel au Parlement.

Mais l’inquiétude exprimée par le président français, Emmanuel Macron, sur la situation des droits de l’homme en Egypte, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue en janvier 2019, avait entamé les bonnes relations entre la France et l’Egypte. Cette dernière n’avait, depuis, pas conclu de nouveau contrat, observait en novembre le député Jacques Maire dans un rapport sur le contrôle des exportations d’armements.

Signe récent de réchauffement, le président Sissi a été reçu en décembre 2020 par M. Macron, qui lui a remis la grand-croix de la Légion d’honneur, la plus haute distinction honorifique française.

Source : Le Monde avec AFP

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