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- Le 22 Novembre 2024
« Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n’interviendront pas dans l’immédiat », a déclaré le président français.
Renforcer à la fois la lutte contre les groupes djihadistes et le retour de l’Etat dans les territoires délaissés de la région : c’est sur ces objectifs qu’a insisté le président français Emmanuel Macron, mardi 16 février, en s’adressant au sommet du G5 Sahel de N’Djamena.
Un an après le sommet de Pau, en France, « nous avons réussi à obtenir de véritables résultats dans la zone des trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, et le principal groupe visé, l’organisation Etat islamique dans le grand Sahara, « a perdu son emprise et subit de nombreuses pertes », a estimé le président français lors de son intervention, faite en visioconférence depuis Paris.
Mais les organisations affiliées à Al-Qaida, le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans et Katiba Macina, « dont la plus haute hiérarchie continue à nourrir un agenda djihadiste », constituent toujours une menace au Sahel, a souligné M. Macron en promettant « une action renforcée » pour « essayer d’aller décapiter ces organisations ».
« Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n’interviendront pas dans l’immédiat », a également déclaré le président en marge du sommet, expliquant qu’« il serait paradoxal d’affaiblir notre dispositif au moment où nous disposons d’un alignement politique et militaire favorable à la réalisation de nos objectifs ». L’opération antidjihadiste française « Barkhane » compte actuellement quelque 5 100 hommes au Sahel. M. Macron a dans la foulée salué la décision annoncée la veille par le président tchadien, Idriss Déby, d’envoyer 1 200 soldats dans cette zone dite des « trois frontières ». C’est « une décision forte et courageuse qui viendra conforter la force du G5 Sahel », a-t-il commenté.
Par ailleurs, « la mobilisation internationale en faveur du Sahel n’a au fond jamais été aussi puissante », a fait valoir le chef de l’Etat en remerciant les pays européens participant au nouveau groupement de forces spéciales Takuba, « qui acceptent ainsi de mutualiser le risque du sacrifice ultime que prennent nos soldats ».
Au-delà du volet militaire, le président français a insisté sur la nécessité de « donner une perspective aux populations du Sahel », en appelant à un « deuxième sursaut : celui du retour de la sécurité et des services aux populations » et en réclamant « une impulsion au plus niveau de l’Etat » pour réinvestir les territoires délaissés de la région. « C’est par le collectif et l’action concrète sur le terrain que nous réussirons. La France continuera d’y prendre sa part parce que je sais que chacun est ici mobilisé », a-t-il conclu.
Le sommet de N’Djamena a lieu un an après celui de Pau, qui, devant la menace d’une rupture sous les coups de boutoir djihadistes, avait débouché sur un renforcement militaire dans la zone des « trois frontières » et l’envoi de 600 soldats français supplémentaires, les faisant passer de 4 500 à 5 100.
En dépit des succès tactiques revendiqués, le tableau demeure très sombre au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Plus de huit ans après le début de la crise, quasiment pas un jour ne passe sans une attaque armée, l’explosion d’une mine artisanale ou des exactions contre les civils. La barre des 2 millions de déplacés a été franchie en janvier.
Source : Le Monde avec AFP