Ethiopie : Washington appelle les troupes érythréennes à se retirer du Tigré

Lors d’un entretien avec le premier ministre Abiy Ahmed, le secrétaire d’Etat Antony Blinken a exprimé sa « profonde inquiétude » face au « désastre humanitaire » dans la région.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a exhorté l’Ethiopie, lundi 26 avril, à réagir face à l’aggravation du « désastre humanitaire » au Tigré, où le risque de famine est élevé. Lors d’un entretien avec le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, M. Blinken a exprimé sa « profonde inquiétude quant à l’aggravation de la crise humanitaire et des droits humains dans le pays », notamment dans la région du Tigré, a indiqué le département d’Etat dans un communiqué.

Le chef de la diplomatie américaine a également appelé les troupes érythréennes à se retirer « immédiatement, complètement et de manière vérifiable ». L’Erythrée a reconnu ce mois-ci pour la première fois une présence de ses forces armées au Tigré et a promis un retrait de celles-ci. Les militaires venant d’Erythrée et de la région éthiopienne de l’Amhara « contribuent au désastre humanitaire croissant et commettent des violations des droits humains », affirme le communiqué.

M. Blinken a déclaré que Jeffrey Feltman, un diplomate d’expérience qui s’est vu confier le rôle d’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique, se rendrait bientôt en Ethiopie pour insister sur la position des Etats-Unis. Allié de longue date d’Addis-Abeba, Washington est de plus en plus exaspéré par la situation au Tigré, M. Blinken ayant déjà qualifié les violences dans la région de « nettoyage ethnique ».

En novembre 2020, M. Abiy avait annoncé l’envoi de l’armée fédérale au Tigré pour arrêter et désarmer les dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dont les forces sont accusées par Addis-Abeba d’avoir mené des attaques contre des camps de l’armée fédérale. Selon l’ONU, le Tigré comptait 1,7 million de déplacés fin mars – et certains sont déjà morts de faim. La semaine dernière, le Conseil de sécurité a adopté une déclaration unanime, sa première depuis le début du conflit, affirmant être « profondément préoccupé » face aux accusations d’exactions et réclamant « un accès humanitaire sans entrave » au Tigré.

Source : Le Monde avec AFP

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