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- Le 22 Novembre 2024
Le gouvernement Modi a demandé la suppression d’une centaine de messages critiquant sa gestion de la crise sanitaire.
Le gouvernement indien a demandé au cours des derniers jours à Facebook, Instagram et Twitter de supprimer plusieurs dizaines de messages critiquant sa gestion de la pandémie de Covid-19, alors que le pays fait face à une hausse catastrophique des cas et que les hôpitaux sont totalement débordés.
Le gouvernement de Narendra Modi (Parti du peuple indien, BJP) a justifié cette censure par le « risque d’incitation à la panique, l’utilisation d’images hors contexte, et le risque que ces messages perturbent son action face à la pandémie », résume le New York Times.
Les trois réseaux sociaux ont accepté de rendre ces messages invisibles en Inde ; mais ces derniers restent accessibles pour les internautes se connectant depuis l’étranger. La pratique est courante lorsque les plate-formes d’expression occidentales estiment qu’une demande d’un gouvernement est potentiellement abusive, mais souhaitent malgré tout se conformer à une demande légale de la part de celui-ci.
Mais l’analyse des messages concernés par ces demandes des autorités indiennes dresse cette fois un tableau très différent. D’après la presse indienne, une centaine de messages sont concernés, et incluent des tweets ou posts publiés par des journalistes et des élus de l’opposition, dont au moins un député. Les exemples collectés par le site indien Medianama montrent que plusieurs messages ciblés étaient de classiques critiques politiques, étrillant la gestion de la crise par le gouvernement Modi, et non des messages cherchant à propager de fausses informations sur le Covid-19.
Le réalisateur Vinod Kapri, dont un message très critique a été supprimé, et qui a publié la notification qui lui a été envoyée par Twitter, s’indigne. « L’Inde fait face à la plus grande crise de son histoire, des milliers de personnes meurent tous les jours par manque d’oxygène et de traitements (…) et ce gouvernement immoral, plutôt que de fournir de l’oxygène à des patients mourants, préfère écrire à Twitter pour leur demander de censurer les voix libres et indépendantes », dénonce-t-il.
L’Inde a multiplié au cours de ces dernières années les législations visant à censurer davantage les réseaux sociaux. En début d’année, un violent bras de fer avait opposé les principaux réseaux sociaux au gouvernement Modi, qui demandait la censure de très nombreux comptes d’activistes, alors que le pays connaissait d’importantes manifestations d’agriculteurs.
Source : Le Monde