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- Le 22 Novembre 2024
L’attaque d’Erbil, qui a fait un mort, a été revendiquée en ligne par un groupe qui se fait appeler Awliyaa Al-Dam. Les Etats-Unis « demanderont des comptes » à ses auteurs.
Au moins trois roquettes ont été tirées vers Erbil, la capitale du Kurdistan irakien (nord de l’Irak), lundi 15 février au soir. L’une a frappé une base aérienne sur laquelle des troupes américaines sont stationnées, tuant un employé civil, a annoncé la coalition menée par les Etats-Unis. Le colonel Wayne Marotto, porte-parole de la coalition, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que l’employé civil mort n’était pas irakien, mais il n’était pas encore en mesure de préciser sa nationalité.
Delovan Jalal, responsable du département de la santé d’Erbil, a fait savoir à l’AFP qu’au moins cinq civils avaient été blessés, dont un se trouvait dans un état critique. Un militaire a également été blessé.
Outre le complexe militaire, deux roquettes sont tombées sur des zones résidentielles de la périphérie de la ville. C’est la première fois depuis près de deux mois que de tels tirs prennent pour cible des installations militaires ou diplomatiques occidentales en Irak. L’attaque a été revendiquée en ligne par un groupe peu connu qui se fait appeler Awliyaa Al-Dam (« les gardiens du sang »).
Le ministère de l’intérieur du Kurdistan a annoncé que les agences chargées de la sécurité avaient lancé « une enquête minutieuse » et avaient appelé les civils à rester chez eux jusqu’à nouvel ordre. Des forces de sécurité ont été déployées autour de l’aéroport après l’attaque, tandis que le bruit d’hélicoptères en vol pouvait être entendu à la périphérie de la ville, selon un correspondant de l’AFP.
Le président irakien, Barham Saleh, a déclaré sur Twitter que l’attaque était « un acte terroriste criminel » et constituait « une escalade dangereuse » pour la sécurité dans la région. Masrour Barzani, premier ministre de la région autonome du Kurdistan, a condamné l’attaque « dans les termes les plus fermes ». Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a contacté M. Barzani, pour parler de l’incident : « Je l’ai assuré de tout notre soutien pour enquêter et demander des comptes aux responsables. »
Deux sources dans le domaine du renseignement ont précisé à l’AFP que les roquettes avaient été lancées depuis l’intérieur de la région autonome. Et un officier américain a précisé que les projectiles étaient des roquettes de 107 millimètres qui avaient été tirées à une distance de 8 kilomètres à l’ouest d’Erbil.
Des installations militaires et diplomatiques occidentales ont été prises pour cibles en Irak depuis l’automne 2019 par des dizaines de roquettes ainsi que par des attaques à la bombe sur le réseau routier, mais la plupart de ces actions étaient menées à Bagdad.
Des missiles iraniens avaient toutefois été tirés vers l’aéroport d’Erbil en janvier 2020, quelques jours après le meurtre du général iranien Ghassem Soleimani par une frappe de drone américaine à Bagdad.
Des roquettes ont ensuite été tirées régulièrement contre l’ambassade américaine dans la capitale irakienne, des responsables américains et irakiens en attribuant la responsabilité à des milices pro-iraniennes, telles que le groupe Kataeb Hezbollah ou Asaïb Ahl Al-Haq. Ces groupes luttent contre la coalition menée par les Etats-Unis, qui opère depuis 2014 en Irak pour aider les forces locales dans leur combat contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Depuis que l’Irak a déclaré sa victoire face à l’EI fin 2017, les troupes étrangères ont été réduites à 3 500 militaires, dont 2 500 Américains.
Malgré le retrait progressif des troupes étrangères, les attaques à la roquette se sont poursuivies, au grand dam des Etats-Unis. Washington avait menacé en octobre de fermer son ambassade si ces attaques ne cessaient pas. Après quoi plusieurs factions irakiennes pro-Iran ont accepté une trêve négociée sous l’égide du gouvernement irakien. Les tirs de roquettes se sont quasiment arrêtés.
Les tirs de lundi se sont produits dans un contexte de tensions croissantes dans le nord de l’Irak, où la Turquie voisine mène des combats intenses contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qualifié de terroriste par Ankara. La Turquie mène régulièrement des attaques dans les zones montagneuses du nord de l’Irak contre les bases arrières du PKK.
Source : Le Monde avec AFP