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Le nombre de civils tués au Burkina Faso, au Mali et au Niger a été multiplié par 7 (sept) en 3 ans pour s'établir à 2440 en 2020, a révélé dans son rapport du mois d’avril, l’ONG Coalition citoyenne pour le Sahel.
La même source a ajouté que le nombre de militaires tués au cours de la même période a été multiplié par trois pour s'établir à 1000 morts en 2020 dans les trois pays.
Ces données macabres ont été révélés dans un rapport intitulé "Sahel : Ce qui doit changer pour une nouvelle approche centrée sur les besoins des populations", élaboré sur la base de statistiques de l'ONG Acled (The Armed Conflict Location & Event Data Project).
Au Niger et au Burkina Faso, des enfants ont été victimes d’enlèvement, de meurtre et de recrutement par des groupes armés, note le rapport, estimant que si les attaques ont pour origine l’émergence de "groupes terroristes", l’intensification des opérations militaires a fait évoluer la nature des violences, qui s’est complexifiée.
"En 2020, au Mali, davantage de civils ou suspects non armés ont ainsi été tués par les forces de défense et de sécurité (FDS), censées les protéger (35%) que par des groupes dits djihadistes (24%). 32% des décès sont imputables à des milices communautaires dites d’autodéfense, qui agissent parfois en collaboration avec les FDS, et 9% à des groupes ou individus non-identifiés", notent les auteurs du rapport.
Ils soulignent qu’au Burkina Faso, sensiblement la même proportion de décès est attribuée à des "groupes terroristes" (38%) et aux FDS (37%) tandis que des milices sont responsables de 18% des morts.
Le Niger, où les violences liées à des milices sont actuellement moins répandues, les décès imputables aux "groupes terroristes" sont largement majoritaires (56%), une proportion en forte augmentation début 2021 après une série d’attaques de grande ampleur ayant fait plusieurs centaines de morts en janvier et mars, soutient le rapport.
Les forces de défense et de sécurité nigériennes ont, cependant, été responsables de 37% des morts de civils en 2020, a-t-il ajouté.
Près de deux millions de personnes ont dû fuir leur foyer à cause des violences dans ces trois pays du Sahel central, un chiffre multiplié par 20 en deux ans. Six déplacés sur dix sont des enfants et environ 13 millions de filles et de garçons sont privés d’éducation, détaille le rapport.
Pour les auteurs du rapport, ces chiffres témoignent des limites de l’approche contre-terroriste telle qu’elle est menée, car elle ne parvient pas à endiguer les attaques des "groupes terroristes", qui ont presque doublé, chaque année, depuis 2016.
"Au contraire, elle a eu pour résultat d’augmenter les menaces qui pèsent sur les populations civiles, désormais prises en tenaille entre des groupes terroristes, les forces régulières, des milices et des groupes criminels".
Les auteurs du rapport proposent aux autorités de ces pays de faire de la protection des civils et de la sécurité humaine la priorité stratégique de toute intervention, de concevoir des stratégies politiques globales visant à répondre aux causes profondes de l'insécurité, particulièrement en matière de gouvernance et de répondre aux urgences humanitaires.
L’ONG rappelle qu’en janvier 2013, l’arrivée de troupes françaises au Mali pour stopper l’avancée de groupes armés dans le pays, marquait le début d’une intervention massive de la communauté internationale pour faire face à une crise multidimensionnelle – sécuritaire, mais aussi institutionnelle, politique, sociale et humanitaire – qui s’est progressivement étendue à l’ensemble des pays du Centre du Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger).
La Coalition citoyenne pour le Sahel lancée en 2020, est une alliance informelle de plusieurs dizaines d’organisations de la société civile sahélienne et ouest-africaine, soutenues par des ONG internationales, dont l’objectif est de convaincre les gouvernements d’adopter une nouvelle approche au Sahel.
Source : AA