Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a affirmé que les capacités nucléaires de son pays seront « absolument » mises à disposition dans le cadre de l’accord stratégique de défense mutuelle récemment signé avec l’Arabie saoudite.
Il a toutefois précisé que ce pacte est un arrangement « purement défensif », destiné à garantir la sécurité conjointe.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif ont signé l’accord mercredi à Riyad.
Dans une interview accordée jeudi soir à la chaîne Geo News, Asif a qualifié l’accord de « parapluie », déclarant : « Si l’un des deux pays est attaqué, nous répondrons conjointement. »
Selon le communiqué publié après la signature, l’accord « reflète l’engagement partagé des deux nations à renforcer leur sécurité, à œuvrer pour la paix dans la région et dans le monde, à développer la coopération en matière de défense et à consolider la dissuasion commune face à toute agression ».
Il précise que « toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux ».
« Nous n’avons désigné personne, mais quiconque commettra une agression fera face à une réponse unie. Il s’agit d’un accord défensif », a insisté le ministre.
Interrogé sur la possibilité que l’Arabie saoudite bénéficie du « parapluie nucléaire » pakistanais, Asif a répondu : « Ce que nous possédons, nos capacités, seront absolument disponibles dans le cadre de ce pacte. »
Il a rappelé que le Pakistan, qui a mené ses premiers essais nucléaires en 1998, est « une puissance nucléaire responsable », un statut qui « n’a jamais été contesté ».
Concernant une éventuelle consultation des États-Unis, Asif a indiqué qu’il n’y avait « aucune raison ni justification » d’impliquer un tiers. « Ce n’est pas un arrangement hégémonique, mais un pacte défensif, alors que les États-Unis eux-mêmes ont de tels traités avec de nombreux pays », a-t-il souligné.
Il a ajouté : « C’est notre droit fondamental de nous défendre. Nous n’avons aucune intention d’occuper les terres d’autrui. »
Quant à l’adhésion possible d’autres nations à un tel arrangement, Asif a jugé « prématuré » d’en parler, tout en affirmant que « les portes du Pakistan restent ouvertes ».
Évoquant les équilibres mondiaux, il a estimé qu’ils étaient « en train de changer ». « Dans les temps à venir, la Chine dirigera le monde. Je crois personnellement que les regards se tournent désormais vers la Chine », a-t-il dit.
Un responsable saoudien cité par le Financial Times a révélé que Riyad et Islamabad « travaillent sur ce dossier depuis plus d’un an », sur la base « de discussions engagées depuis deux à trois ans ».
« Nous espérons que cela renforcera notre dissuasion une agression contre l’un est une agression contre l’autre », a-t-il expliqué, qualifiant l’accord de « pacte de défense global qui mobilisera tous les moyens défensifs et militaires jugés nécessaires selon la nature de la menace ».
« L’Arabie saoudite et le Pakistan… un seul front contre tout agresseur… pour toujours », a écrit jeudi le ministre saoudien de la Défense, Khalid ben Salmane, sur la plateforme sociale X basée aux États-Unis.
Source: AA