L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Après que Kiev a accusé la Russie d’avoir massé des milliers de soldats le long de leur frontière commune ainsi qu’en Crimée, les alliés ont envoyé mardi des signaux de fermeté à Moscou afin de tenter de désamorcer un nouveau conflit.
Les tensions s’avivent chaque jour un peu plus entre la Russie et l’Ukraine. Afin de tenter de désamorcer un nouveau conflit, les alliés ont envoyé des signaux de fermeté à Moscou, mardi 13 avril, en menant des consultations d’urgence au siège de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), avec Kiev, et avec l’annonce américaine de déploiement de troupes supplémentaires en Allemagne.
La Russie a répondu à de pareilles mises en garde, expliquant qu’elle menait des « exercices militaires » près des frontières ukrainiennes en réaction à des activités « menaçantes » de la part de l’OTAN, alors que Kiev l’accuse d’être en train de masser des troupes dans son voisinage. « En trois semaines, deux armées et trois unités de troupes aéroportées ont été transférées avec succès à la frontière occidentale de la Russie pour des exercices », a ainsi affirmé le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou.
« Réagissant aux activités militaires menaçantes de l’Alliance [atlantique], nous avons pris les mesures appropriées », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse tenue mardi à Severomorsk, la principale base de la flotte russe du nord du pays. Le ministre n’a pas précisé le lieu exact de déploiement de ces troupes, ni leurs effectifs, mais il a estimé que ces forces avaient montré « leur préparation et leur capacité à assurer la sécurité militaire du pays ».
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et le ministre de la défense américain, Lloyd Austin, étaient attendus à Bruxelles pour consulter leurs alliés de l’OTAN au sujet des mesures à prendre en vue de contrer Moscou. Washington a de ce fait pris une première mesure concrète avec l’envoi de 500 militaires supplémentaire en Allemagne, a annoncé le secrétaire d’Etat à la défense américain, après avoir rencontré à Berlin son homologue allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer.
« Le renforcement militaire considérable de la Russie est injustifié, inexplicable et profondément préoccupant », a averti mardi le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, après avoir reçu le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba. « La Russie doit mettre fin à ce renforcement militaire en Ukraine et autour de l’Ukraine, arrêter ses provocations et cesser toute escalade immédiatement », a-t-il plaidé.
Moscou a mis en garde mardi l’OTAN et les Etats-Unis contre le risque de transformer l’Ukraine en « poudrière » avec le soutien apporté au renforcement des capacités de défense de Kiev. Le vice-ministre des affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par les agences de presse russes, a averti que la Russie était prête à intervenir pour défendre ses ressortissants en Ukraine. Moscou a distribué des centaines de milliers de passeports dans l’est ukrainien.
Dmytro Kuleba a appelé les alliés à ne plus se laisser « prendre au dépourvu » par la Russie et à apporter un « soutien très concret » à l’Ukraine. « Il faut éviter l’erreur commise en 2014, lorsque la Russie a lancé une action rapide dans le Donbass et en Crimée alors qu’une grande partie des Occidentaux en était à réfléchir à une réaction », a-t-il averti. « Rien ne peut être exclu avec la Russie », a-t-il souligné. « Les mesures envisagées peuvent paraître coûteuses, mais le prix de la prévention sera inférieur à celui d’une intervention pour mettre fin à une guerre qu’il faut empêcher », a-t-il expliqué.
L’Ukraine craint que le Kremlin ne cherche un prétexte pour l’attaquer. Kiev a accusé la Russie d’avoir massé plus de 80 000 soldats près de sa frontière orientale ainsi qu’en Crimée, cette presqu’île annexée par Moscou en 2014 après l’arrivée de pro-Occidentaux au pouvoir à Kiev. « Il y a plus de troupes russes massées à la frontière qu’à aucun moment depuis 2014, lors de la première invasion russe », a souligné dimanche Antony Blinken.
Les combats sur le front, qui étaient presque à l’arrêt depuis une trêve conclue lors de l’été 2020, ont repris avec intensité ces dernières semaines. Depuis le début de l’année, 29 militaires ukrainiens ont été tués, alors que le pays avait perdu seulement 50 soldats sur toute l’année 2020. Les séparatistes ont eux aussi fait état d’une vingtaine de morts.
« L’OTAN est aux côtés de l’Ukraine », a réaffirmé Jens Stoltenberg. « Son soutien est bien concret. Il ne s’agit pas de simples paroles », a-t-il assuré. L’Alliance « aide l’Ukraine à mieux se défendre » et à renforcer sa sécurité, a-t-il jugé.
M. Stoltenberg est resté en revanche prudent dans sa réponse à l’appel du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’accélérer l’adhésion de son pays à l’OTAN afin d’envoyer un « vrai signal » à la Russie. « Les trente alliés décideront à quel moment l’Ukraine remplit les conditions pour adhérer », a-t-il déclaré. « L’Ukraine a le droit de choisir sa voie. Personne n’a le droit de s’ingérer dans ce processus », a-t-il toutefois lancé à l’adresse de Moscou.
Source : Le Monde avec AFP