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Selon l’ONG de défense des droits humains, au moins 24 personnes soupçonnées d’homosexualité ont été récemment arbitrairement arrêtées, battues ou menacées.
Depuis le mois de février, les forces de sécurité camerounaises ont arbitrairement arrêté, battu ou menacé au moins 24 personnes soupçonnées d’homosexualité ou pour non-conformité de genre, a indiqué Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué, mercredi 14 avril.
« Ces récentes arrestations et abus suscitent de graves inquiétudes quant à la recrudescence des persécutions anti-LGBT au Cameroun », a déclaré Neela Ghoshal, directrice adjointe de la division LGBT à HRW : « La loi qui criminalise les comportements homosexuels fait courir aux personnes LGBT un risque accru d’être maltraitées, torturées et agressées, sans aucune conséquence pour les auteurs de ces actes. »
Le 24 février à Bafoussam, dans la région de l’Ouest, des policiers ont fait une descente dans les bureaux de Colibri, une organisation qui fournit des services de prévention et de traitement du VIH, et ont arrêté treize personnes, dont sept membres du personnel de l’association, selon l’ONG de défense des droits humains. Ces treize personnes ont été inculpées d’homosexualité, puis ont été libérées par la police les 26 et 27 février.
« La police nous a dit que nous étions le diable, que nous n’étions pas humains, pas normaux. Ils ont frappé une femme transgenre au visage, l’ont giflée deux fois devant moi », a déclaré une femme transgenre de 22 ans interpellée.
La police a également forcé une des treize personnes arrêtées, une femme transgenre de 26 ans, à se soumettre à un test de dépistage du VIH et à un examen anal, selon HRW. « Le médecin était gêné, mais a dit qu’il devait faire l’examen parce que le procureur en avait besoin. J’ai dû me pencher en avant. Le médecin portait des gants et a inséré son doigt. C’était la chose la plus humiliante que j’aie jamais vécue », a-t-elle déclaré à HRW.
Au Cameroun, les pratiques homosexuelles sont interdites, la loi prévoyant des peines allant de six mois à cinq ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 200 000 francs CFA (300 euros) à l’encontre de toute personne qui entretient des rapports sexuels avec quelqu’un du même sexe. Autrefois fréquentes, les arrestations pour des faits allégués d’homosexualité ont sensiblement baissé ces dernières années au Cameroun, mais elles semblent repartir à la hausse depuis peu.
Source : Le Monde avec AFP