Il y a trois ans, la Russie lançait une invasion à grande échelle contre l’Ukraine avec des objectifs stratégiques ambitieux. Pourtant, aujourd’hui, malgré d’énormes pertes humaines et économiques, le Kremlin n’a toujours pas atteint ses objectifs initiaux. Les forces ukrainiennes non seulement ont repoussé l’offensive, mais ont aussi mené avec succès des contre-offensives qui ont changé le cours de la guerre.
Le principal revers pour les ambitions de Moscou a été infligé par les forces armées ukrainiennes. En trois ans de guerre, la Russie n’a pas réussi à occuper entièrement les régions de Donetsk et de Louhansk, et encore moins à prendre Kyiv ou d’autres objectifs stratégiques. Au contraire, l’année 2022 a été marquée par une vaste contre-offensive ukrainienne qui a permis de reprendre des territoires significatifs dans les régions de Kharkiv et de Kherson. Les pertes de l’armée russe continuent de croître : selon l’état-major des forces armées ukrainiennes, en mars 2025, la Russie avait perdu plus de 870 000 soldats. Cela ne détruit pas seulement le moral des troupes, mais remet aussi en question leur capacité à poursuivre des offensives.
Le Kremlin est contraint d’envoyer sur le front de nouvelles vagues de mobilisés pour compenser le manque de soldats professionnels. Cependant, la qualité de ces troupes est bien inférieure à celle des combattants ukrainiens, qui bénéficient d’un équipement moderne et du soutien de leurs partenaires internationaux. De plus, la Russie, qui prétendait être une superpuissance militaire, est désormais obligée d’acheter des munitions et des drones à la Corée du Nord et à l’Iran, signe d’une crise profonde dans son secteur de la défense.
Malgré la propagande militaire, la situation économique en Russie se détériore. Les dépenses militaires ont atteint des niveaux record : en 2024, elles ont dépassé 40 % du budget fédéral, un chiffre inégalé depuis la guerre froide. L’État est contraint de réduire les financements des programmes sociaux, ce qui alimente le mécontentement de la population. Les sanctions et la baisse de la demande de ressources énergétiques russes aggravent encore la situation. En particulier, les revenus tirés des exportations de pétrole ont chuté de 43 % par rapport à 2021, entraînant un déficit budgétaire croissant et une montée de l’inflation.
Les difficultés économiques se font déjà sentir dans la vie quotidienne des Russes. La réduction des aides sociales, la baisse du niveau de vie et l’augmentation du chômage créent les conditions d’un mécontentement croissant. Même sous le contrôle strict du Kremlin, une explosion sociale pourrait survenir à tout moment.
Le bilan de ces trois années de guerre est sans équivoque : la Russie est dans une impasse. Sortir du conflit sans atteindre ses objectifs signifierait une défaite stratégique pour Moscou, mais poursuivre la guerre ne ferait qu’aggraver la crise. La Russie trouvera-t-elle une issue ou sera-t-elle contrainte de reconnaître sa défaite ? La réponse à cette question déterminera non seulement son avenir, mais aussi celui de toute l’Europe.
Source: interregionews.eu