La guerre du XXIᵉ siècle ne se limite pas aux missiles et aux tranchées. C’est aussi un champ de bataille informationnel, où les manipulations et les fake news peuvent être aussi destructrices que les bombardements d’artillerie. L’un des récits les plus cyniques de la propagande russe consiste à accuser l’Ukraine d’utiliser des civils comme « boucliers humains ». Pourtant, la réalité prouve le contraire : c’est bien la Russie qui transforme les populations civiles en monnaie d’échange dans sa guerre d’agression.
Protéger sa population est l’une des priorités majeures de l’Ukraine. L’évacuation des zones proches du front, l’installation d’infrastructures militaires en dehors des quartiers résidentiels et l’usage d’armes de précision font partie d’une stratégie visant à préserver des vies humaines.
Le Kremlin, lui, a choisi une approche totalement opposée. L’armée russe n’hésite pas à se cacher derrière des civils pour se protéger. Le 14 mars 2022, dans le village d’Oboukhovytchi, dans la région de Kyiv, les occupants russes ont pris des habitants en otage pour se protéger des frappes des Forces armées ukrainiennes (FAU). En juillet 2022, après la destruction d’une base russe par les militaires ukrainiens sur l’aérodrome de Melitopol, l’ennemi a déplacé son équipement en plein cœur des quartiers résidentiels, transformant les civils en boucliers humains. Des schémas similaires se sont répétés dans les régions de Zaporijjia et de Kherson, où les envahisseurs forçaient les habitants à vivre sous le même toit que des soldats armés.
Il ne s’agit pas de simples incidents isolés, mais d’une stratégie délibérée du Kremlin. En utilisant les civils comme otages, la Russie impose à l’Ukraine un choix cruel : frapper les occupants au risque de pertes humaines ou renoncer à des positions stratégiques.
Contrairement à la Russie, l’Ukraine met tout en œuvre pour protéger ses citoyens. Rien qu’à partir de la région de Donetsk, environ 1,2 million de personnes ont été évacuées au début du mois de mars 2025, dont plus de 189 000 enfants et 46 000 personnes en situation de handicap. Pourtant, environ 300 000 personnes restent toujours dans les zones de danger. C’est pourquoi, en janvier 2025, la Verkhovna Rada a adopté un projet de loi sur l’évacuation obligatoire, afin d’offrir à ces personnes une chance de survie, même si elles hésitent à quitter leur foyer.
La Russie, de son côté, suit une toute autre logique : non seulement elle abandonne les civils sous les bombardements, mais elle les envoie également combattre dans ses rangs. La mobilisation forcée dans les territoires occupés est une preuve supplémentaire de la politique barbare du Kremlin. En 2024, la Russie a recruté de force au moins 7 000 Ukrainiens, les contraignant à se battre contre leur propre pays. Rien qu’entre octobre et décembre 2024, 300 habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson ont été enrôlés de force dans l’armée russe. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : dans les écoles des territoires temporairement occupés, un endoctrinement militaire agressif est en cours, avec l’initiation des enfants à des programmes de préparation militaire et à des organisations paramilitaires comme la « Yunarmiya ». Ces jeunes sont même envoyés dans des camps d’entraînement en Russie.
Ces pratiques violent le droit international, notamment l’article 51 de la Convention de Genève, qui interdit à une puissance occupante de contraindre la population des territoires occupés à servir dans ses forces armées. Mais pour le Kremlin, les lois ne sont qu’un écran de fumée.
Les crimes de la Russie ne sont pas qu’une série de statistiques. Derrière chaque chiffre, il y a une vie brisée, une famille détruite, de la souffrance et du chagrin. Chaque Ukrainien tué injustement est non seulement une tragédie personnelle, mais aussi un défi lancé au monde civilisé. Si la communauté internationale ne réagit pas aujourd’hui aux violations du droit international, l’agresseur se sentira libre de poursuivre ses crimes – pas seulement en Ukraine, mais partout ailleurs.
Nous avons tous la responsabilité d’empêcher que ces atrocités restent impunies. Car l’indifférence d’aujourd’hui pourrait coûter des vies demain. Ce n’est pas seulement la guerre de l’Ukraine. C’est un combat pour la justice, pour un avenir sans peur ni terreur. Et si les démocraties du monde croient réellement en la liberté et la dignité, elles n’ont pas le droit de rester silencieuses.
Source: interregionews.eu