Alger a protesté officiellement contre les manœuvres militaires franco-marocaines annoncées pour le mois de septembre prochain à Er-Rachidia au Maroc, près de la frontière avec l’Algérie.
Selon un communiqué de la diplomatie algérienne, l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet a été reçu, ce jeudi 6 mars, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane pour lui signifier le mécontentement d’Alger.
« Cette audience a eu pour objectif d’appeler l’attention du diplomate français sur la gravité du projet de manœuvres militaires franco-marocaines, ‘’CHERGUI 2025’’ dont le nom est très évocateur, prévues en septembre prochain, à Er-Rachidia, non loin de la frontière algérienne », a indiqué la même source.
Le Secrétaire général du ministère algérien, a ajouté le même document, « a précisé à son interlocuteur que cet exercice est appréhendé par la partie algérienne comme un acte de provocation à l’égard de l’Algérie ».
« Il a ajouté qu’un tel acte ne manquera pas d’alimenter la crise qui caractérise à présent les relations algéro-françaises et de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité », a prévenu la diplomatie algérienne.
Lounès Magramane, a indiqué le communiqué, « a demandé à l’Ambassadeur de France d’obtenir les clarifications nécessaires à ce sujet, et a invité ce dernier à transmettre, à sa hiérarchie, la position de l'Algérie telle qu'elle lui a été exprimée ».
Les relations entre la France et l’Algérie traversent, depuis l’été 2024, l’une des plus graves crises depuis l’indépendance algérienne, en 1962, et ce, suite à la reconnaissance par Paris de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Les tensions se sont ravivées avec l’incarcération à la mi-novembre en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et le refus d’Alger de laisser entrer sur son sol plusieurs de ses ressortissants expulsés de France.
Les récentes déclarations du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, du premier ministre, François Bayrou, et du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, ont aggravé les tensions entre les deux pays.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait dénoncé « une longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l’Algérie ».
« Celles-ci sont de nul effet sur notre pays qui n’y cèdera pas. Toute mesure attentatoire à ses intérêts fera l’objet de mesures réciproques, strictes et immédiates » avait prévenu Alger.
Source: AA