Crise humanitaire à Goma: l'ONU alerte sur le sort des 110 000 déplacés

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué mardi, lors d'une conférence de presse, que plus de 110 000 personnes déplacées ont quitté les sites de Goma, dans l'est de la République Démocratique du Congo, selon les rapports de terrain de l'agence.

Les déplacés se sont orientés vers les villages des territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, où aucun combat n’a été signalé, a indiqué le porte-parole de l'ONU, Jens Laerke, lors d'une conférence à Genève.

"Nos partenaires restent toutefois préoccupés par l'ultimatum de 72 heures donné par les représentants du M23, il y a deux jours, aux personnes déplacées vivant sur les sites et dans les centres collectifs de Goma, leur demandant de quitter les lieux et de retourner dans leurs villages", a précisé Laerke.

"Nous tenons à réaffirmer que tous les retours doivent être effectués de manière volontaire et se réaliser dans des conditions de sécurité, d'information et de dignité, conformément aux principes du droit humanitaire international", a-t-il ajouté.

Il a souligné que les partenaires humanitaires sont également alarmés par le démantèlement non planifié des sites pour les personnes déplacées internes.

Cette situation engendre la destruction d'infrastructures humanitaires essentielles sur les sites, telles que les installations d'approvisionnement en eau, les centres de santé et les structures de traitement du choléra, provoquant ainsi "d'importantes pertes d'investissements humanitaires et une réduction significative des capacités de réponse", a-t-il conclu.

L'ONU évalue l'impact de la suspension de l'aide au Yémen

En réponse à une question d'Anadolu, Jens Laerke a indiqué que l'agence évalue l'impact de la suspension des opérations humanitaires au Yémen à la suite de la détention de membres du personnel de l'ONU.

"Nous sommes en train d'examiner, au moment où nous parlons, quel sera l'impact de cette récente interruption, en particulier, sur nos opérations au Yémen", a-t-il déclaré.

Lorsqu'on lui a demandé quel volume d'aide avait été livré dans les zones touchées avant la pause, Laerke a précisé qu'il ne disposait pas de chiffres exacts.

"Bien sûr, c'est quelque chose que nous allons examiner. Nous aurons besoin de ces données pour pouvoir faire une comparaison et évaluer l'impact", a-t-il ajouté.

L'ONU a annoncé lundi une suspension temporaire de toutes ses opérations dans le gouvernorat de Sa'ada au Yémen après la détention de membres du personnel de l'ONU par les Houthis.

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a ordonné aux agences de l'ONU de suspendre leurs activités en raison de "l'absence des conditions de sécurité nécessaires et des garanties", selon un communiqué du bureau du porte-parole après la détention de "huit membres supplémentaires du personnel des Nations Unies, dont six travaillant dans le gouvernorat de Sa’ada".

"Cette mesure extraordinaire et temporaire vise à équilibrer l'impératif de rester et de livrer avec le besoin de garantir la sécurité du personnel de l'ONU et de ses partenaires", indique le communiqué, ajoutant que "de telles garanties sont finalement nécessaires pour assurer l'efficacité et la durabilité de nos efforts".

L'ONU a exhorté les Houthis à garantir la libération du personnel détenu, soulignant que cette pause permet de "prévoir la libération des membres du personnel de l'ONU détenus de manière arbitraire et de s'assurer que les conditions nécessaires sont en place pour fournir un soutien humanitaire crucial".

Source: AA

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