Le président français Emmanuel Macron a appelé mercredi l’Onu à envisager ‘’une opération de maintien de la paix’’ en Haïti, face à la violence des gangs qui déstabilise le pays le plus pauvre de la Caraïbe, et a fait plus 5 000 morts l’an dernier, a fait savoir l’Elysée dans un communiqué consulté par Anadolu.
Le chef de l’État français a reçu ce mercredi à Paris le président du conseil présidentiel de transition de Haïti, Leslie Voltaire.
Les deux dirigeants ont tout d’abord échangé sur la situation politique et sécuritaire en Haïti. ‘’Le pays est confronté à une tragédie - plus de 5 millions de personnes en insécurité alimentaire, 1 million de personnes déplacées, une violence quotidienne des gangs criminels - qui nécessite plus que jamais l’attention de la communauté internationale’’, rappelle la présidence de la République française.
Emmanuel Macron a fait savoir que ‘’le peuple haïtien peut compter sur la solidarité de la France, toujours présente à Port-au-Prince’’, a souligné l’Elysée à l’issue de cet entretien.
Et d’ajouter que ‘’la France continuerait de mobiliser ses partenaires, en particulier au sein de l’Union européenne, afin de fournir aux autorités haïtiennes les moyens de lutter contre les gangs criminels et de sanctionner tous ceux qui contribuent à la déstabilisation du pays’’.
Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, pays le plus pauvre de la Caraïbe, est en proie depuis 2020 à la violence des gangs accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
Une mission internationale de soutien à la police haïtienne, conduite par le Kenya, a commencé à se déployer. Sur les 2 500 policiers qui devaient être mobilisés sur le terrain, 800 seulement ont été déployés progressivement depuis l’été dernier. Et les attaques des gangs, qui contrôlent déjà selon l’Onu 85% de Port-au-Prince, n’ont pas faibli depuis l’arrivée en juin de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dépendante de l’Onu.
Selon le communiqué de l’Elysée ‘’une présence onusienne plus importante, y compris sous la forme d’une opération de maintien de la paix, doit désormais être envisagée’’.
Au moins 5 601 personnes ont été tuées en Haïti l’an dernier, soit 1 000 de plus qu’en 2023, selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme.
Source: AA