La Biélorussie interdit la chaîne télévisée européenne Euronews

L’autorisation de la chaîne européenne n’a pas été renouvelée, une mesure de censure selon des voix critiques du régime contesté d’Alexandre Loukachenko.

Les autorités biélorusses ont interdit la diffusion dans le pays de la chaîne télévisée européenne Euronews, une mesure de censure selon des voix critiques du régime contesté d’Alexandre Loukachenko, qui soulignent « un isolement » du pays en matière d’information.

« Le ministère de l’information a exclu le programme télévisé étranger Euronews », a déclaré, lundi 12 avril, ledit ministère biélorusse dans un communiqué, précisant que la chaîne, dont le siège est en France, serait remplacée par une programmation sur la deuxième guerre mondiale produite par la Russie. L’autorisation de diffusion de la chaîne n’a pas été renouvelée en raison de publicités diffusées en anglais, au lieu d’être traduites en russe ou biélorusse, a précisé un porte-parole du ministère à l’agence Ria Novosti.

Cette interdiction en rajoute à « la situation désespérée dans laquelle se trouvent les médias indépendants en Biélorussie », dénonce Alès Bialiatski, à la tête de l’ONG biélorusse Viasna. Selon lui, cette chaîne permettait aux téléspectateurs d’« avoir conscience des événements européens ». Cette chaîne est, désormais, « remplacée par une chaîne de propagande. (…) La Biélorussie tombe dans l’isolement de l’information et c’est ce que veut le régime », affirme M. Bialiatski.

« Tentative de limiter l’accès à l’information »

« Heureusement, la pénétration d’Internet est très élevée dans le pays, mais il s’agit clairement d’une tentative de limiter l’accès à l’information », a précisé, pour sa part, sur Twitter la journaliste indépendante et analyste biélorusse Hanna Liubakova.

Un grand mouvement de contestation contre le président Alexandre Loukachenko a secoué la Biélorussie en 2020, mais a été depuis jugulé par la répression constante orchestrée par le pouvoir. L’opposition conteste la réélection de M. Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, à la présidentielle d’août dernier, jugée frauduleuse.

Le mouvement a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Minsk et d’autres villes pendant des semaines avant de s’essouffler progressivement à coups d’arrestations massives, de violences ayant fait au moins quatre morts et de lourdes peines de prison qui continuent de tomber.

Une campagne de répression des médias indépendants a également suivi, avec l’arrestation de nombreux journalistes, dont certains ont écopé de peines de prison ferme.

Source : Le Monde avec AFP

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