Marine Le Pen n'exclut pas une censure contre le gouvernement Barnier

La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national, Marine Le Pen, n'a pas exclu de voter pour la censure du gouvernement du Premier ministre Michel Barnier, si le projet de budget de 2025 reste en l'état.

Le Pen s'exprimait dans une déclaration aux médias à l'issue d'une audience avec le Premier ministre à Matignon, lundi.

"Si le budget reste en l'état, nous l'avons toujours dit, nous voterons la censure", a-t-elle déclaré.

"J'ai répété au Premier ministre pour la énième fois les lignes rouges qui sont les nôtres. Les mesures envisagées contre le pouvoir d'achat des Français ne sont pas admissibles pour nous, alors que les économies nécessaires, notamment sur l'immigration, ne sont pas réalisées", a-t-elle martelé, soulignant qu'elle avait rappelé, à cette occasion, "les lignes rouges du RN".

"Nous avons parlé de tous les sujets d'importance : le budget, la mise en place de la proportionnelle, la situation de l'agriculture et l'accord avec le Mercosur", a-t-elle poursuivi, notant que Barnier n'avait pas montré des signes de flexibilité.

"Le Premier ministre m'est apparu campé sur ses positions", a-t-elle relevé avant de conclure : "Si le gouvernement est censuré, le président de la République devra à nouveau choisir un Premier ministre. Comme nous l'avions dit avant même la constitution de ce gouvernement, nous nous opposerions alors à la formation d'un gouvernement issu du NFP (Nouveau front populaire, NDLR)."

Cet entretien Barnier - Le Pen intervient dans un contexte de vives polémiques concernant le budget de 2025, déjà rejeté en première lecture à l'Assemblée nationale, en raison des ambitions du gouvernement de dégager des économies de l'ordre de 60 milliards d'euros pour ramener le déficit public dans les normes européennes ne dépassant pas les 3% du PIB.

A cet effet, le Premier ministre a entamé, ce lundi, des "consultations" avec les chefs de groupes parlementaires, dont Marine Le Pen, Mathilde Panot (La France insoumise), Stéphane Lenormand ( Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, Liot) et Eric Ciotti (Union des démocrates pour la République, UDR).

Dans des déclarations précédant ces consultations, Michel Barnier n'a pas écarté l'option de faire usage de l'article 49.3 de la Constitution, permettant d'engager sa responsabilité et celle de son gouvernement pour faire adopter un projet de loi sans passer par le vote.

Source: AA

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