Israël veut ‘’conserver la capacité à frapper le Liban à tout moment’’ dans le cadre d'un accord pour un cessez-le-feu avec le Hezbollah libanais, a fait savoir mercredi le ministre français des Affaires étrangères.
Lors d'une audition à l'Assemblée nationale sur la situation au Liban, Jean-Noël Barrot, a indiqué que cette exigence israélienne était incompatible avec la souveraineté du Liban, rapporte TV5 Monde.
‘’A l'horizon, il y a bien un Etat libanais avec lequel vivre en paix, un voisin, qui ne serait pas une menace pour Israël. Mais à court terme (...) c'est la logique de la guerre, les positions se durcissent’’’, a déclaré le responsable en chef du Quai d’Orsay, qui était en Israël la semaine dernière dans le cadre d’une visite marquée par un incident diplomatique.
‘’Aujourd'hui, on entend en Israël des voix qui s'élèvent pour dire que le plus important, c'est qu'Israël, à tout moment, puisse conserver une capacité à frapper au Liban, voire entrer au Liban, comme c'est le cas avec (...) la Syrie’’, a détaillé Jean-Noël Barrot, selon le même média.
‘’C'est évidemment une perspective qui n'est pas compatible avec la souveraineté (...), avec un État fort disposant du monopole de la force légitime’’, a-t-il insisté.
Jean-Noël Barrot a souligné que des discussions ont été tenues sur ‘’l’évolution’' de la Force Intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) ‘’sans avoir nécessairement à modifier’’ son mandat.
Le ministre des Affaires étrangères a évoqué ‘’les équipements que la Finul pourrait mobiliser pour surveiller l'application du cessez-le-feu le moment venu’’, ‘’la fréquence des patrouilles’’ ou encore ‘’sa capacité à intervenir’’.
Selon Jean-Noël Barrot, la France avait engagé des discussions avec les principaux pays qui fournissent des contingents à la Finul pour renforcer à la fois les forces armées libanaises et la mission onusienne au Liban dans le but de garantir la sécurité au Nord d'Israël, et partant, ‘’justifier pleinement le retrait des forces israéliennes’’.
La résolution 1701, adoptée le 11 août 2006, exige une cessation complète des hostilités entre le Liban et Israël et l'établissement d'une zone démilitarisée entre la Ligne bleue - la frontière de facto entre le Liban et Israël - et le fleuve Litani, permettant uniquement à l'armée libanaise et à la Finul de détenir des armes et du matériel militaire dans la région.
Depuis la fin du mois de septembre, Israël a intensifié sa campagne de frappes aériennes au Liban contre ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah, marquant ainsi une escalade dans la guerre que se livrent Tel-Aviv et le groupe libanais depuis le début de l'offensive meurtrière israélienne sur la bande de Gaza.
Selon le ministère libanais de la santé, les combats entre le Hezbollah et l’État hébreu ont fait 3 365 morts et 14 344 blessés, côté libanais, depuis le 8 octobre 2023.
Le 1er octobre de cette année, Israël a élargi son agression en lançant une incursion dans le sud du Liban.
Source: AA