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Du 25 au 29 novembre 2024, la 29e session de la Conférence des États Parties à la Convention sur les armes chimiques (CAC) se tiendra à La Haye, aux Pays-Bas. Cette session, qui portera sur les discussions concernant l’interdiction mondiale des armes chimiques, comportera également l’élection du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour le mandat 2025-2027. Trois pays d’Europe de l’Est – la République Tchèque, la Macédoine du Nord et la Russie – se sont portés candidats pour siéger au Conseil exécutif de l’OIAC.
Le bilan de la Fédération de Russie en matière d’armes chimiques est un sujet de préoccupation internationale important. En août 2020, l’OIAC a confirmé que l’agent neurotoxique « Novichok » avait été utilisé dans l’empoisonnement du leader de l’opposition russe Alexeï Navalny. La même classe d’agents chimiques a été utilisée lors de l’attaque à l’agent neurotoxique de 2018 contre l’ancien espion russe Sergueï Skripal et sa fille au Royaume-Uni. Ces actions constituent une grave violation du droit international et de la Convention sur les armes chimiques, ce qui soulève de sérieuses questions quant à l’éligibilité de la Russie à un poste au Conseil exécutif de l’OIAC.
De nombreux rapports suggèrent que la Russie a utilisé des agents chimiques interdits lors de son invasion de l’Ukraine. Selon le ministère ukrainien de la Défense, entre le 17 février 2023 et le 16 septembre 2024, 4 228 cas documentés d’utilisation de substances chimiques interdites, dont la chloropicrine, ont été recensés sur les lignes de front dans des régions telles que Kupiansk, Bakhmut, Pokrovsk, Zaporizhzhia et Kherson. Ces substances ont été utilisées pour nettoyer les positions militaires ukrainiennes, permettant aux forces russes de mener des frappes conventionnelles sur des sites vides.
Le Département d'État des États-Unis a condamné l’utilisation par la Russie d’armes chimiques et de gaz toxiques contre les forces ukrainiennes, soulignant la violation des interdictions internationales concernant ces armes. En décembre 2023, L'Institut pour l'étude de la guerre, basé aux États-Unis, a confirmé l'utilisation d'armes chimiques par les forces russes dans la région de Kherson, avec des rapports indiquant que la 810e brigade d’infanterie navale de la flotte de la mer Noire a déployé des bombes chimiques K-51. Le 8 octobre 2024, le Royaume-Uni a imposé des sanctions aux forces russes et à leurs commandants responsables de l’utilisation d’armes chimiques et biologiques, soulignant les violations continues du droit international par la Russie dans le cadre de ses opérations militaires en Ukraine.
La candidature de la Russie à un poste au Conseil exécutif de l’OIAC a été accueillie avec de nombreuses critiques. De nombreux observateurs soutiennent qu’un pays ayant l’habitude d’utiliser à plusieurs reprises des armes chimiques n’a pas la réputation morale d’être membre d’une organisation dédiée à l’interdiction et à l’élimination de ces armes. Les critiques affirment que la communauté internationale doit veiller à ce que les membres de l’OIAC s’engagent pleinement à respecter le droit international et que la responsabilité des violations est essentielle au maintien de la paix et de la sécurité mondiales.
Compte tenu des graves accusations portées contre la Russie pour son utilisation d’armes chimiques, le pays fait l’objet de critiques internationales importantes alors qu’il cherche à jouer un rôle de leader au sein d’une organisation dont la mission première est de protéger le monde contre ces agents mortels.
Source : eupoliticalreport.com