La Ligue arabe exige une décision onusienne opposée à celle d'Israël d'interdire l'Unrwa

Une réunion d’urgence de la Ligue arabe, tenue jeudi au Caire, a réclamé une résolution de l’ONU opposée à l’interdiction par Israël des activités de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa), qu’elle a qualifiée "d’arbitraire".

C’est ce qui ressort d’une décision rendue par une session extraordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau des délégués permanents au Caire, sur demande de la Jordanie de discuter de la réponse arabe à l'approbation récente par la Knesset (Parlement) israélienne d'une interdiction des activités de l'Unrwa.

Dans sa résolution, le Conseil a appelé « les représentants des pays arabes à New York, à coordonner avec les ambassadeurs et délégués des pays amis et le Secrétariat général des Nations Unies, afin de demander une session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies, en sa qualité d'organe ayant pris la décision de créer l’Unrwa, de discuter des répercussions de cette dangereuse loi israélienne et de publier une résolution de l’ONU qui inclut le rejet de cette action israélienne illégale".

Le Conseil a également appelé "le Parlement arabe, les parlements des pays arabes et l'Union parlementaire internationale à faire pression sur la Knesset israélienne pour qu'elle annule la décision d'arrêter les activités de l'Unrwa, estimant que cette décision constitue une violation claire et directe des coutumes et des conventions internationales et à œuvrer à l’étude des démarches visant à geler l’adhésion de la Knesset à l’Union parlementaire internationale".

Dans sa décision, le Conseil a souligné la nécessité de "continuer à fournir le soutien politique et financier nécessaire à l'Unrwa afin qu'il puisse continuer à jouer son rôle, conformément aux termes de son mandat onusien, dans ses cinq zones d'intervention, à savoir, la Jordanie, la Syrie, le Liban, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Lundi soir, la Knesset (Parlement) israélienne a finalement approuvé, par une majorité de 92 voix sur 120, l'interdiction de l'activité de l'Unrwa dans les zones qu'Israël prétend être "sous sa souveraineté".

En vertu de la loi, l’accord de 1967 autorisant l’Unrwa à opérer en Israël et dans les territoires palestiniens occupés a été annulé, et tout contact entre les responsables israéliens et le personnel de l’agence des Nations Unies a été interdit.

Dans sa décision de jeudi, le Conseil de la Ligue des États arabes, au niveau des délégués permanents, a souligné que "le rôle de l'Unrwa ne peut être supprimé ou remplacé tant que la question des réfugiés palestiniens n'est pas résolue et qu'un État palestinien indépendant et souverain n'est pas établi", dans les frontières du 4 juin 1967, établies dans le cadre de la solution à deux États".

Le Conseil a condamné "dans les termes les plus fermes la tentative de la Knesset israélienne d’adopter et d’empêcher des lois illégales interdisant les activités de l’Unrwa dans le territoire palestinien occupé".

Il a considéré que "ces lois sont invalides et font partie de la campagne visant à cibler systématiquement l'agence, de la poursuite de ses efforts pour assassiner politiquement l'agence et d'une tentative inacceptable d'annihiler la question des réfugiés palestiniens".

Le Conseil a souligné que "le rôle vital et fondamental joué par l'Agence dans la fourniture d'une aide humanitaire au peuple palestinien de la bande de Gaza, affligé par l'agression israélienne continue contre la bande, ne peut être remplacé par aucune autre organisation ou organisme international".

Il a exprimé son "rejet catégorique de tout effort qui conduirait la puissance occupante à assumer ce rôle".

Le Conseil a noté que "les décisions prises par la force occupante ne peuvent annuler les résolutions de l’ONU qui garantissent le droit des réfugiés palestiniens au retour et à l’indemnisation, et les considérer comme nulles et non avenues, sans valeur et comme une violation flagrante du droit international".

Pour justifier sa décision, Israël affirme que les employés de l’Unrwa avaient contribué à l’attaque "déluge d’Al-Aqsa" le 7 octobre 2023 et que "le système éducatif de l’agence soutient le terrorisme et la haine".

Mais l'Unrwa a nié les allégations d'Israël, et les Nations Unies ont confirmé que l'agence "est attachée à la neutralité et se concentre exclusivement sur le soutien aux réfugiés".

L'Unrwa a été créé par une décision de l'Assemblée générale des Nations unies en 1949 et a été mandatée pour fournir assistance et protection aux réfugiés palestiniens.

Le besoin des Palestiniens de secours, de services de santé et d’éducation de l’Unrwa augmente, en particulier à la lumière de la guerre génocidaire menée par Israël, avec le soutien américain, dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

Cette guerre a fait plus de 144 000 victimes entre morts et blessés Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans un contexte de destruction massive et de famine qui a tué des dizaines d’enfants et de personnes âgées, dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.

Selon les chiffres de l’Unrwa, environ 5,9 millions de réfugiés palestiniens méritent de bénéficier des services de l’agence des Nations unies.

Source: AA

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