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Abdourahmane Ridouane, président de la mosquée de Pessac (Gironde), a été placé en garde à vue pour des faits qualifiés d’apologie du terrorisme, mercredi matin, a annoncé son avocat dans un communiqué de presse publié mercredi soir.
Selon les informations d’Anadolu, le responsable associatif est mis en cause par les autorités pour avoir partagé, le 3 août dernier, une publication qualifiant Ismaïl Haniyeh de « frère, père, résistant et commandant infatigable ».
Cette énième procédure intervient alors que l’intéressé devait être autorisé à quitter le Centre de rétention administrative (CRA) dans lequel il est enfermé depuis début août, dans les prochains jours.
Dans un communiqué de presse, son avocat, maître Sefen Guez Guez, dénonce une « procédure-bâillon fondée sur des propos datant de plusieurs mois » et qui vise « à empêcher la remise en liberté » de son client, déjà « privé de ses proches depuis le 08 août 2024 et loin de la mosquée de Pessac qu'il a fondée ».
« Pour empêcher sa sortie, le ministre de l'Intérieur a fait un signalement le 28 octobre dernier de propos qui relèveraient selon lui de l'apologie d'acte de terrorisme », explique le conseil.
Et de poursuivre: « Nous dénonçons la particulière célérité avec laquelle le Parquet a déféré au signalement du ministère de l'Intérieur pour mettre en échec la perspective d'une libération du président de la mosquée de Pessac. En 48h, un homme a été placé en garde à vue, alors qu'il a fallu plus de 12 mois pour que Meyer Habib, auteur de propos sur le peuple palestinien qualifié de cancer, voit s'ouvrir une simple enquête à son encontre ».
Pour rappel, le Conseil d’Etat a rejeté, en septembre dernier, le recours intenté par le président de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane, pour contester son expulsion du territoire français.
La plus haute juridiction administrative du pays a, en effet, considéré dans sa décision que les publications de l’intéressé étaient de nature à justifier son expulsion, et qu’il « ne prouve pas qu’elle constituerait une atteinte à ses libertés fondamentales ».
Le tribunal administratif de Paris s’était déjà prononcé en ce sens dès le 10 août, en établissant les mêmes conclusions pour des publications notamment en lien avec la guerre en cours à Gaza.
Cette décision intervenait alors qu’il avait pourtant remporté, quelques jours plus tôt, un recours intenté en référé devant la justice administrative enjoignant la préfecture à lui délivrer un titre de séjour.
Dans le courant du mois de juin, le tribunal judiciaire de Bordeaux avait, par ailleurs, émis un avis défavorable à cette expulsion.
Pour la commission chargée d’examiner la demande d’expulsion formulée par la Préfecture, « les publications Facebook de M. Ridouane - unique fondement utilisé par la Préfecture - ne démontrent pas que ce dernier aurait un comportement de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de l'Etat », relatait alors maître Sefen Guez Guez, l’avocat d’Abdourahmane Ridouane.
Dans un entretien à Anadolu, ce dernier estimait que son client était ciblé par les autorités en raison de « son attachement à la défense de la cause palestinienne et sa critique de la politique internationale de la France, y compris au Niger, son pays d'origine ».
Si Abdourahmane Ridouane a bien été perquisitionné et interpellé le 8 août dernier et placé en CRA dans l’attente de son expulsion, les autorités ne sont pas parvenue à le renvoyer au Niger, d’où il est arrivé en 1990.
Selon les informations d’Anadolu, le Niger n’aurait pas répondu à la demande de laisser-passer consulaire, seul document permettant son renvoi, en l’absence du passeport d’Abdourahmane Ridouane.
Source: AA